TNTV : Il s’agit maintenant de proposer plus de rotations, notamment sur les lignes saturées. Les temps d’attente sur les lignes concernées devraient être réduits de 15 minutes. Comment pouvez-vous assurer que le temps estimé soit respecté ?
Jordy Chan, ministre des Grands travaux, de l’Équipement, en charge des transports terrestres : « On va renforcer l’offre de bus sur l’île de Tahiti. Ce renforcement aura lieu en deux phases. La première sera effective dès le 19 mai prochain, date à partir de laquelle nous allons rajouter dix allers-retours supplémentaires sur les lignes du réseau qui sont déjà saturées (…). La deuxième phase du renforcement aura lieu, elle, à compter du milieu de l’année 2026, grâce à l’achat de 18 nouveaux bus, en plus des bus qui existent sur le réseau, et qui permettront de renforcer les lignes qui ont déjà été évoquées, mais également de renforcer une ligne structurante au sein de l’agglomération de Papeete la ligne numéro 2, qui part de la mairie de Punaauia jusqu’à Arue, afin d’augmenter la fréquence de passage des bus aux arrêts, et notamment de la doubler. Donc on va passer de un bus toutes les 20 minutes à un bus toutes les 10 minutes pour cette ligne » .
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TNTV : Vous parlez de l’achat de nouveaux véhicules. Il y a la réduction des tarifs, l’augmentation des rotations et l’acquisition de 18 nouveaux bus. Au micro de nos journalistes ce matin, vous expliquez que ce sera un investissement du délégataire compensé par le pays. On parle de 180 millions de francs par an entre 2025 et 2030 pour les bus, en plus des 150 millions de francs estimés liés à la baisse des tarifs, donc les tarifs uniques à 150 francs. En 2022, la contribution financière forfaitaire versée à l’unique délégataire, le RTCT, s’élevait à 1,137 milliard de francs. Avec tous ces coûts supplémentaires, à combien s’élèvera l’enveloppe destinée à ce délégataire ?
J.C : « C’est un montant qui est conséquent, mais c’est le juste prix. C’est un travail qui a été effectué par mes services avec le délégataire pour estimer la compensation nécessaire pour justement compenser à la fois le manque à gagner lié à la réforme tarifaire et l’utilisation des 18 bus supplémentaires. La compensation forfaitaire s’élèvera à environ 1,6 milliard par rapport à 1,2 milliard que vous avez mentionné. Mais comme je le disais, c’est le juste prix » .
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TNTV : On parle de fonds publics. Comment assurez-vous le contrôle de l’utilisation de ces fonds par le délégataire ?
J.C : « Au sein de mes services, il y a une unité qui contrôle justement l’action du délégataire par rapport aux dispositions qui sont incluses dans le contrat qui le lie au pays. On effectue des contrôles régulièrement pour vérifier que les clauses principales du contrat sont respectées. Et si ce n’est pas le cas, on demande au délégataire de rectifier le tir. C’est ce qu’on fait depuis le 15 mai 2023. Depuis qu’on est arrivé, nous avons mis en demeure le délégataire six fois sur plusieurs sujets différents, ce qui nous a permis notamment de remplacer les vieux bus qui étaient sur les lignes de Faa’a, ce qui nous a permis également d’afficher les horaires sur plus de 200 poteaux d’arrêt de bus sur lesquels il n’y en avait pas, et ce qui nous a permis de remplacer le système de géolocalisation des bus et le système billettique qui était défaillant depuis 2021, et que nous allons remettre en service le 26 mai prochain pour permettre la réforme tarifaire, et également les affichages des temps d’attente avant l’arrivée du prochain bus en temps réel qui ont été annoncés ce soir » .
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TNTV : Et avant votre arrivée, comment est-ce que le délégataire était tenu à respecter ses obligations ? Est-ce qu’il y avait un contrôle aussi fréquent ?
J.C : « En tout cas, il n’y avait eu aucune mise en demeure qui avait été faite au délégataire avant notre arrivée » .
TNTV : On revient au quotidien des usagers des bus. (Hier) matin, deux jeunes femmes nous confiaient être témoins ou victimes d’agressions récurrentes, d’incivilité. Comment pouvez-vous assurer la sécurité dans les bus ?
J.C : « Ce sont des actions qui sont répréhensibles. Nous, en tant que Pays, nous avons des compétences qui se limitent à la qualité de la desserte. En ce qui concerne les actes d’incivisme, les actes de délit, c’est à la police aux forces de l’ordre d’intervenir. Il convient de solliciter justement ces forces de l’ordre de porter plainte lorsque ces actions ont lieu« .
TNTV : À combien s’élèvent tous les travaux prévus uniquement sur les infrastructures routières en complément de ces réformes ?
J.C : « Nous avons annoncé un plan à cinq ans, qui est évalué à 14 milliards de francs pacifiques, et qui est en provocation non seulement à réduire la congestion, mais également à améliorer la mobilité à travers des pistes cyclables et potentiellement des voies réservées pour bus dans l’agglomération de Papeete » .
TNTV : Une autre solution pour réduire la congestion routière, c’est de passer par la voie maritime. Il y a l’Apetahi Express qui s’est positionné sur la ligne Taravao-Papeete. Où en est le projet aujourd’hui ?
J.C : « Le projet est sur les rails. Effectivement, il y a eu un certain délai pour pouvoir le mettre en place. Pourquoi ? Parce que le quai de Faratea est un quai qui date de plus de 20 ans, et dont les équipements ne sont pas du tout adaptés à l’Apetahi Express, qui souhaite effectuer cette desserte. Nous avons dû remplacer les équipements de quai. Ce sont des travaux qui sont actuellement en cours et qui se termineront d’ici au milieu de l’année. D’ici à la mi-2025, nous pourrons mettre en service cette ligne » .
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TNTV : L’actualité est aussi dans les Raromatai. Le tavana de Maupiti nous a interpellé récemment après les récentes intempéries sur une demande qui date de l’extension de la piste. Un effort qu’il demande au Pays. Quelle est votre position aujourd’hui ?
J.C : « Comme nous l’avons déjà annoncé il y a un an et demi, au départ, la société Air Tahiti comptait acquérir un aéronef ATR-42 STOL, qui aurait permis une desserte en tout temps de l’île, ce qui est le véritable enjeu sur l’île, puisqu’aujourd’hui, lorsque la piste est mouillée, les aéronefs ATR-42 ne peuvent pas se poser. Et lorsque la piste est normale, les aéronefs se posent, mais avec une capacité qui est limitée. Il s’avère que les ATR-42 STOL que Tahiti comptait acquérir n’offrent pas la performance qui était prévue par le constructeur. Donc, on a changé de stratégie. On a inscrit au collectif budgétaire dernier une ligne budgétaire pour lancer une étude afin d’évaluer la possibilité d’étendre la piste pour permettre à un ATR-42 de se poser, d’atterrir en tout temps sur la piste des Maupiti » .