40 ans après de bons et loyaux services, les cinq Falcon 200 de la Flotille 25F, dits Gardians, arrivent en fin de carrière et laissent place au Falcon 50 Triton. Avec 19 mètres d’envergure pour 10 tonnes, ce nouvel aéronef atteint une vitesse de croisière d’environ 900km/h. Surtout, équipé de systèmes de détection performants, le Falcon 50 révolutionnera localement la recherche et le sauvetage en mer.
Lire aussi – Le premier Falcon 50 Triton est arrivé au fenua
« L’arrivée de cet avion va complètement changer le profil des missions, parce que ses performances sont augmentées sur tous les plans, explique Peter Petrus, commandant de la Flotille 25F. On va commencer par le rayon d’action, qui va pratiquement être augmenté de 40%. On va passer de 1500 à 2500 nautiques (4600km). On va également passer sur les capteurs. Le radar à l’avant est un petit peu plus performant en termes de recherche (…) On va aussi avoir une caméra thermique qui va nous ouvrir une capacité de travailler la nuit. Quand il sera 20h et qu’il faudra décoller pour un sauvetage en mer, on va répondre présent » .
Car avec l’ancien Falcon 200 et ses équipements vieillissants, les équipes de la flottille 25F étaient clouées au sol dès la tombée de la nuit. Désormais, et sauf météo particulièrement dégradée, rien n’empêchera les gardiens du ciel d’opérer 24h/24h.
– PUBLICITE –

« On avait une espèce de forme de frustration. On ne pouvait pas travailler la nuit car nos capteurs ne nous les permettaient pas. On était équipés de jumelles vision nocturne assez obsolètes, mais qui n’étaient pas efficaces sur zone, rappelle le commandant Petrus. On va enfin pouvoir aller voir ce qui se passe sur l’eau, dans nos zones économiques exclusives durant la nuit, et ce, dans toute la Polynésie, mais également autour de la Nouvelle-Calédonie ou de Wallis et Futuna » .
Si l’État investit dans ces équipements, les spécialistes de la recherche en mer rappellent néanmoins qu’une opération de secours n’a de chance de succès que si les personnes en difficulté sont eux-mêmes équipés de moyens de détection. « Il faut s’équiper de balises de détresse, de balises de mobs AIS éventuellement, puisqu’on reçoit l’AIS aussi dans nos deux avions, et de lampes flash, énumère le lieutenant de vaisseau Mathieu. Même pour les gens qui font du kite surf, du wing, si par hasard, ils n’arrivent plus à rentrer et qu’ils restent la nuit, il faut vraiment s’équiper. Ça ne coûte pas très cher, une lampe flash. Et déjà, les chances de les retrouver sont augmentées. »

Signe d’une montée en puissance des moyens militaires de l’État dans le Pacifique, ces nouveaux Falcon 50 seront en service durant cinq années au fenua. Ils seront ensuite remplacés par des Falcon 2000. Des avions nouvelle génération redoutables dans la détection de pollution et les trafics en tout genre.