L’an dernier, c’est Alann Poilvet, lui aussi élève au lycée hôtelier de Tahiti, qui avait décroché le titre. Et Manate Mau compte bien suivre les traces de son ami. Pour y parvenir, il ne lésine pas sur les moyens.
Dès que l’entraînement commence pour le concours et que le chronomètre est enclenché, Manate se plonge dans sa bulle. L’organisation ne peut qu’être parfaite. Toutes les étapes de la recette doivent être respectées à la lettre et à la seconde près, et les ingrédients sont pesés au milligramme : « Toutes mes préparations sont millimétrées. Grâce à cette organisation de malade, j’espère que je vais gagner le concours ! ».
L’épreuve en métropole se déroulera sur 5 heures pour réaliser deux recettes élaborées à partir d’un panier de produits imposés. « Il faut cuisiner le canard de deux façons, et on doit automatiquement farcir les cuisses. On doit également présenter 3 garnitures : une à base de fruits, une à base de légumes, et une à base de céréales et de champignons. Et il y a un dessert à réaliser. On dispose d’un panier. L’exigence technique pour le dessert, c’est de réaliser une mousse aux trois chocolats » indique Frédéric Bolmont, professeur de cuisine.
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18/20 minimum
Dans quelques jours, Manate sera confronté à une vingtaine de jeunes cuisiniers pour prétendre au titre du Meilleur Apprenti de France (MAF). Le jury de ce prestigieux concours est composé de Meilleurs Ouvriers de France (MOF). « Ce n’est pas un concours avec un premier, un deuxième, un troisième, mais un concours où on va évaluer le niveau d’exigence. Il faut qu’il obtienne la note minimum de 18/20 en cuisine. S’il a 17,99, il n’est pas Meilleur Apprenti de France » précise Frédéric Bolmont.
Et la difficulté est d’autant plus grande lorsque qu’on ne trouve pas en Polynésie tous les produits imposés lors du concours… Pour se démarquer de ses concurrents, le jeune cuisinier mise sur ses touches personnelles. Il emportera dans ses valises deux produits du fenua : de l’ananas et de la vanille.
À leur arrivée, Manate et son professeur de cuisine seront accueillis dans un lycée hôtelier de Grenoble où ils peaufineront les derniers préparatifs. « La France, on arrive ! Tahiti vient pas pour rigoler, préparez-vous à notre arrivée ! » confie le jeune cuisinier plein d’ambition.