CHPF : issue incertaine pour les négociations

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2,4 milliards de Fcfp :c’est finalement le montant proposé par le gouvernement pour soutenir l’hôpital, à quelques heures de l’échéance du préavis de grève déposé par l’intersyndicale. Pas suffisant pour les représentants du personnel qui évaluent les besoins à plus du double.

Publié le 18/01/2023 à 18:42 - Mise à jour le 19/01/2023 à 11:30

2,4 milliards de Fcfp :c’est finalement le montant proposé par le gouvernement pour soutenir l’hôpital, à quelques heures de l’échéance du préavis de grève déposé par l’intersyndicale. Pas suffisant pour les représentants du personnel qui évaluent les besoins à plus du double.


Edit du 18 janvier à 20 heure 30 : dans un communiqué, la présidence indique que le projet de protocole n’a pas pu être finalisé, ni signé ce mercredi soir : « Des discussions seront engagées pour étudier les propositions du protocole d’accord qui seront formulées par les organisations syndicales, en comparaison de ce que le gouvernement a élaboré au cours de cette journée de négociation. Après avoir consulté leur base en tout début de matinée, demain jeudi 19 janvier 2023, les syndicats présents se sont engagés à revenir vers le ministre aussitôt après, en début de matinée, pour faire état du résultat de leurs discussions. De son côté, le ministre de la Santé, Jacques Raynal, a indiqué qu’il restait disponible et désireux de finaliser cet accord ».

À 24 heures d’une éventuelle marche du personnel hospitalier, les négocations dans le cadre du préavis de grève de l’intersyndicale ont débuté. Des négociations entrecoupé par le conseil des ministres. À l’issue de la première partie, c’est un Jacques Raynal confiant qui formule quelques annonces : « En articulant ces 3 acteurs (le budget de l’hôppital, du pays et de la CPS, NDLR), nous aurons une dotation qui va être abondée de façon assez importante. Un collectif budgétaire va être organisé le 23 février à l’Assemblée, pour pouvoir voter sur les financements qui vont permettre de combler tous ces déficits et d’abonder le budget » indique le ministre de la Santé.

De bonnes nouvelles pour la directrice du CHPF, Claude Panero : « Des annonces importantes ont aussi été faites par le ministres des Finances, notamment sur l’octroi d’une dotation exceptionnelle de 2,4 milliards au profit du CHPF, ce qui lui permettra d’améliorer sa trésorerie et également de pouvoir venir en renforcement des équipes et des organisations de soins ».

Ancrage du conflit

Mais pour les organisations syndicales, ces dotations exceptionnelles sont bien en dessous des besoins. « Il y a des chiffres qui ont été présentés, il y a un rabotage quand même sur les ressources humaines avec une nécessité de faire appel à un cabinet d’expertise externe alors qu’on a tellement de rapports par l’IGAS, par la CTC… On va encore dépenser alors qu’on n’a pas un rond. Je crois qu’il faut qu’on soit juste censé. On parle de la santé du patient » déclare Mireille Duval, représentante syndicale SPCHDT/ CTSP – FO.

Le gouvernement se dit pourtant à l’écoute. Dans notre journal, Jean-Christophe Bouissou, Vice-Président du Pays, a tenu à rappeler les liens entre le Pays et le CHPF : « Entre 2006 et 2010, il y a eu 20 milliards Fcfp de déficit au niveau de l’hôpital, Mamao et Taaone. Le Pays a toujours été là pour combler les déficit conjointement avec la CPS, au travers de dotations globales de fonctionnement« , s’est-il-défendu.

« On comprend ce qui anime les syndicats aujourd’hui : leur souhait, c’est la pérennité de l’outil de travail, permettre aux gens de travailler dans de bonnes conditions, et donc de conforter le financement de notre hôpital dans le temps ». Un délai que n’entendent pas les grévistes, mais que le gouvernement estime inévitable. « On ne peut pas le faire en un claquement de doigts« , conclut M. Bouissou.

« Réalité du terrain » et scepticisme

À la mi-journée, à 12 heures de l’échéance du préavis, les représentants du personnel se sont réunis à l’hôpital. Ils considèrent que la réalité de la situation n’est pas prise en compte. Avec des taux de rotation des médecins 3 fois plus importants qu’en métropole, et un service d’oncologie qui affiche 180% de taux d’occupation, ils ne savent pas comment continuer à exercer leur activité. « La réalité du terrain est tout autre que la réalité des chiffres. Nous, le personnel en souffrance, on peut apporter beaucoup moins que si on était bien dans notre travail, pour pouvoir palier toutes les douleurs et les demandes des patients » déplore Flavien Charpentier, brancardier.

Les négociations ont repris à 15 heures à la présidence, mais les syndicats sont sceptiques sur leurs issues : « On est partis pour la marche. On n’a pas encore de protocole de fin de conflit. Il ne s’écrit pas en moins de 24 heures, ça se réfléchit » admet Mireille Duval.

Si aucun accord n’est trouvé, une marche est prévue ce jeudi à 8 heures, au départ de l’hôpital.

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