Tourisme : le CESEC favorable sous réserve aux orientations du Pays

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Pour parvenir à son fameux objectif de 600 000 touristes par an au fenua d’ici 10 ans, le gouvernement Brotherson rebat les cartes de la règlementation en matière d’hébergements touristiques. Certaines modifications des projets de loi de Pays ont été examinées en urgence par le Conseil économique social, culturel et environnemental (CESEC), ce lundi. Elles visent notamment la professionnalisation des comités du tourisme, la simplification des procédures ou encore l’évolution des mesures d’aides aux pensions de familles.

Publié le 18/12/2023 à 16:14 - Mise à jour le 18/12/2023 à 16:38

Pour parvenir à son fameux objectif de 600 000 touristes par an au fenua d’ici 10 ans, le gouvernement Brotherson rebat les cartes de la règlementation en matière d’hébergements touristiques. Certaines modifications des projets de loi de Pays ont été examinées en urgence par le Conseil économique social, culturel et environnemental (CESEC), ce lundi. Elles visent notamment la professionnalisation des comités du tourisme, la simplification des procédures ou encore l’évolution des mesures d’aides aux pensions de familles.

Menu tourisme, formule express pour le Conseil économique social, culturel et environnemental (CESEC), ce lundi. Saisis en urgence, les conseillers de la quatrième institution du Pays se sont penchés sur des projets de loi de pays relatifs au développement touristique de la Polynésie, tels que la professionnalisation des 27 comités du tourisme existants, la simplification des procédures et l’évolution des mesures d’aides aux pensions de familles.

Le CESEC recommande notamment de « bien dissocier » les différentes catégories de pensions, « de manière à ne pas provoquer de confusion sur les marchés, auprès des touristes et des professionnels » . Directeur général de South Pacific Management et membre du collège des archipels, Thierry Buttaud souhaite également que l’exploitant puisse être représenté par un tiers et que des critères de qualité, d’hygiène et de sécurité soient édictés. « Plus ça va être clair, plus ça sera simple pour tout le monde de comprendre et de s’inscrire dans la démarche de qualité qui est voulu par le texte, et donc de la professionnalisation en même temps » , explique-t-il.

Autre sujet de discussion, le projet de suppression de la catégorie de villas de tourisme, un temps souhaitée par les élus en commission mais finalement maintenue. « Il existe à priori une fiscalité particulière sur ces villas de luxe. Donc les supprimer, reviendrait à supprimer ces applications fiscales » , explique Thierry Buttaud, qui estime enfin que le contrôle sur site par les agents qualifiés pour vérifier que le classement soit bien réalisé est « nécessaire » . Pour rappel, les touristes ont dépensé 77 milliards de Fcfp en Polynésie en 2022.

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« On ne va pas monter des pensions de familles et revendre au bout de 6 mois »

Si les conseillers se sont prononcés en faveur des objectifs fixés par le pays, ces derniers invitent les différents acteurs du secteur touristique à des réflexions plus larges, notamment sur l’aménagement et la répartition des touristes. Fraîchement élu, Moetai Brotherson rappelait en juin que 72% des touristes étaient actuellement orientés sur une seule destination (Bora Bora – ndlr).

« Il faudrait peut-être porter d’avantage l’accent en termes d’aides, de développement des infrastructures » sur des destinations « moins connues » , relève le membre du collège des entrepreneurs Manate Vivish, « de manière à ce que les touristes aient envie d’aller dans ces îles » . Des observations partagées par Marguerite Lai, membre du collège du développement : « J’ai l’impression que dans beaucoup d’îles, il y a trop de chiens, des dépotoirs qui se font n’importe comment, des pensions où l’on mange du fromage le matin, lance-t-elle. Nous avons besoin des touristes, les voulons-nous ? Oui, mais nous devons nous préparer, nous former, apprendre notre culture (…) On ne va pas monter des pensions de familles et revendre au bout de 6 mois » .

Enfin, si l’action politique est aujourd’hui concentrée sur les pensions de familles, le CESEC estime que ces types d’hébergements ne suffiront pas, à eux seuls, à accueillir les 600 000 touristes par an. « Les lois fiscales récentes ont supprimé des avantages, des incitations pour le développement » , analyse Thierry Buttaud. La commission a mis ces deux éléments en balance et se dit quelque part ‘inciter c’est bien, mais on retire les incitations’ … c’est contradictoire avec le fait de vouloir promouvoir et augmenter le nombre de touristes en PF » , conclut-il.

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