Le Blue Climate Summit très attendu sur les enjeux de la surpêche

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C’est probablement l’événement international le plus important jamais organisé à Tahiti. Le Blue Climate Summit réunira près de 300 scientifiques, leaders mondiaux, innovateurs et investisseurs. Leur mission : combattre le changement climatique en protégeant l’Océan, avec une attention particulière pour les ressources halieutiques.

Publié le 15/05/2022 à 9:02 - Mise à jour le 15/05/2022 à 9:19

C’est probablement l’événement international le plus important jamais organisé à Tahiti. Le Blue Climate Summit réunira près de 300 scientifiques, leaders mondiaux, innovateurs et investisseurs. Leur mission : combattre le changement climatique en protégeant l’Océan, avec une attention particulière pour les ressources halieutiques.

Véritable garde-manger des peuples du Pacifique, l’océan est soumis à de nombreuses pressions. Sur une surface de 5 millions de km² de ZEE, difficile de contrôler la surpêche. Une thématique qui sera au cœur des préoccupations du Blue Climate Summit. « L’idée c’est de pouvoir avoir une vision commune des peuples du Pacifique pour créer des zones sans DCP dérivants. De gros thons sont captés jeunes quand ils sont autour des DCP », explique Gérard Siu, vice-président du Cluster maritime de Polynésie.

Sorte de radeau de fortune, les dispositifs de concentration de poissons (DCP) se multiplient dans nos eaux. Particulièrement polluant, ils représentent un véritable danger pour le milieu marin et la survie des espèces. « Un gros senneur produit autant que toute la flottille polynésienne. Vous imaginez… Et il y a plus de 1000 senneurs dans la zone Pacifique Nord et Sud. C’est énorme ! »

Et ces dernières années, leur nombre augmente. Tout comme celui des hameçons posés. Ce qui explique certainement un recul des prises de 15,8% entre 2019 à 2020. Idem pour la production de la pêche hauturière en baisse de 13,7%. C’est que les poissons se font plus rares. De quoi inquiéter la Fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) présidée par Winiki Sage : « Nous ce qu’on aimerait, c’est qu’ils nous aident à lutter contre cette surpêche qui n’est pas du tout écologique. C’est de la pêche à la senne, avec de grands filets dans lesquels ils embarquent tortues, baleines, petits etc. »

Pas de doute pour la Fape : la généralisation des rahui s’impose dans chaque les communes. À condition de les faire vivre en assurant leur surveillance. « Mettre en place un rahui ce n’est pas simple. Ça demande énormément de réunions, de concertations avec la population. Une fois que c’est mis en place il faut des moyens de contrôle : des bateaux, des gens formés, il faut des scientifiques mais aussi des petites mains. Que ce ne soit pas juste une aire marine qui ne survit pas. »

Saluées par les associations lors du One Ocean summit à Brest, l’annonce d’une nouvelle Aire marine Protégée de plus de 500 000 km² devrait revenir sur la table. Reste à savoir si elle sera suivie d’effets. « Ces projets sont attendus par la population locale, par les maires, par les associations, par les pêcheurs côtiers depuis des années et on espère qu’ils pourront être concrétisés. Ce serait une manière pour la Polynésie française de faire des annonces concrètes et fortes durant ce sommet devant les personnalités qui seront ici à Tahiti en Polynésie », estime Donatien Tanret, représentant de la fondation Pew Bertarelli.

Si toute la ZEE du fenua est classée en aire marine gérée, seuls 23% de ses récifs sont sous protection et 0% sous protection forte selon le dernier bilan de l’Ifrecor. C’est justement l’une des doléances de la fédération : celle de classer un tiers de la ZEE en protection forte. Mais aussi de mettre en place un moratoire sur l’exploitation des fonds marins et de faire une plus grande place aux traditions dans la gestion de nos eaux.

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