Covid-19 : les médecins constatent la décrue de l’épidémie… et un relâchement général

Publié le

Il y a deux mois, nous nous étions rendus dans le cabinet du docteur Patrick Buffet à Faa'a. À cette période, il a vu une explosion du nombre de ses patients frappés par la Covid-19. Aujourd'hui, les choses ont favorablement évolué, mais le médecin généraliste constate un relâchement dans les gestes barrières et craint un rebond de l’épidémie après les fêtes de fin d’année.

Publié le 20/12/2020 à 14:36 - Mise à jour le 20/12/2020 à 15:17

Il y a deux mois, nous nous étions rendus dans le cabinet du docteur Patrick Buffet à Faa'a. À cette période, il a vu une explosion du nombre de ses patients frappés par la Covid-19. Aujourd'hui, les choses ont favorablement évolué, mais le médecin généraliste constate un relâchement dans les gestes barrières et craint un rebond de l’épidémie après les fêtes de fin d’année.

Il y a tout juste deux mois, c’est une vingtaine de patients porteurs du virus qui se présentaient chaque jour chez le docteur Patrick Buffet. Aujourd’hui, la salle d’attente de son cabinet est clairsemée, et il ne constate en moyenne que deux à trois cas par jour. 

Lire aussi > Covid-19 : décroissance de l’épidémie en Polynésie, appel à la vigilance pendant les fêtes

Une nette décrue qui, selon le médecin, s’explique par une raison simple, le couvre-feu : « on voyait tous les jours le nombre de cas monter et monter… on se demandait jusqu’où on allait arriver. Et avec une mesure aussi simple que le couvre-feu, ce n’est certainement pas un hasard, quasiment le lendemain ou le surlendemain, le nombre de cas a chuté considérablement ».

Si le médecin se félicite de la diminution du nombre de cas, il demeure prudent. Il constate en effet un relâchement de la population dans l’application des gestes barrières, et craint donc un regain épidémique après les fêtes : « Les gens ont bien compris qu’il y avait moins de Covid. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y en a plus. Et le problème, je le vois quand je fais du domicile, les gens sont regroupés en famille complète, sans protection… Il faut se dire que ce n’est pas le moment de baisser la garde car on peut encore plus l’attraper. Quand on était en plein dans l’épidémie, on était tout le temps en alerte, là, on a tendance à se relâcher un petit peu, ce qu’il ne faut surtout pas ».

Nombre de ses confrères ont contracté le virus en soignant leurs patients. Certains d’entre-eux ont développé des formes graves conduisant à leur hospitalisation, parfois en service réanimation. Pour l’heure, le docteur Buffet a échappé à la Covid. Et il n’hésitera pas une seule seconde à se faire vacciner, lorsque le vaccin, prévu mis janvier en Polynésie, sera disponible : « Je serai le premier à le faire et je le conseillerai à mes patients, c’est évident, surtout les plus fragiles. (…) Il faut faire confiance aux gens dont c’est le métier -chacun son métier, donc s’ils ont fait les vaccins ils ont l’habitude, et peut-être qu’il y aura quelques effets secondaires du vaccin dans quelques années, je n’en sais rien, mais en tout cas, moi je prends le risque. Je n’ai pas envie d’attraper la Covid et être hospitalisé comme bon nombre de mes confrères ».

Vendredi, 64 nouveaux cas de Covid-19 ont été détectés en 24 heures, portant le nombre total de cas cumulés à 16 182. Depuis le début de l’épidémie au fenua, ce sont 103 personnes qui ont perdu la vie des suites du virus. 

Dernières news