Covid-19 – Les cas de Omicron se bousculent aux portes du fenua

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Le variant Omicron représente aujourd'hui la quasi-totalité des cas Covid détectés en provenance de l’extérieur. Plus de 80 cas ont été officiellement recensés à ce jour. Bonne nouvelle cependant : le filtrage a été renforcé à l’arrivée en Polynésie, permettant une meilleure détection des cas et un meilleur suivi.

Publié le 28/12/2021 à 16:33 - Mise à jour le 30/12/2021 à 9:10

Le variant Omicron représente aujourd'hui la quasi-totalité des cas Covid détectés en provenance de l’extérieur. Plus de 80 cas ont été officiellement recensés à ce jour. Bonne nouvelle cependant : le filtrage a été renforcé à l’arrivée en Polynésie, permettant une meilleure détection des cas et un meilleur suivi.

Le séquenceur de l’Institut Louis Malardé (ILM) permettant de confirmer les cas suspects au variant Omicron a enfin été réparé. « On a reçu la pièce le 23 décembre, et on réparé le séquenceur aussitôt. On a pu séquencer le 24 et avoir la confirmation du variant Omicron. (…) C’est la méthode de référence pour définir le variant » indique Hélène Dranguet, technicienne de laboratoire à l’ILM. Il s’agit en effet du seul appareil du territoire capable de faire les tests de criblage : « Cette machine va vraiment permettre de séquencer, d’avoir toutes les bases d’une molécule d’ADN. (…) On séquence assez peu, mais ce qu’on va plus faire, c’est du criblage. On va cribler tous les positifs pour rechercher chaque variant. Cela prend moins de temps de cribler : environ 4 heures de manipulation, alors que pour le séquençage, cela nous prend une journée voire presque deux jours ».

Les cas de Omicron sont détectés lors des arrivées à l’aéroport international de Tahiti-Faa’a : « On a un nombre de cas qui explose, au niveau des arrivées à l’aéroport, et donc cela nous prend beaucoup de temps au niveau travail, au niveau manipulation, pour arriver au résultat » précise la technicienne de laboratoire.

Et s’il y a quelques semaines encore, le variant Delta prédominait, désormais, il a laissé la place à l’autre variant : « on voit bien que c’est Omicron qui infecte les personnes et donc on a quasiment que du Omicron confirme Hervé Varret, le directeur de l’ILM. Aujourd’hui, sur l’ensemble des voyageurs qui arrivent et qui sont détectés positifs, on trouve majoritairement du Omicron » .

Plusieurs cas locaux, mais pas encore d’autochtones

Pour éviter une propagation au sein de la population, le protocole de filtrage a été renforcé à l’aéroport : « La première stratégie déjà, c’est bloquer les positifs, c’est-à-dire de les détecter dès leur arrivée à l’aéroport. (…) On a arrêté l’auto-prélèvement supervisé. Depuis hier soir (lundi 27 décembre, NDLR), ce sont des infirmiers qui prélèvent directement les personnes. On fait 2 tests. Un premier qui est antigénique pour voir si la personne est positive immédiatement et un deuxième qui passe en technique RT-PCR au laboratoire le lendemain matin ».

« Il y a deux semaines, sur 3 500 personnes arrivées, 42 étaient positives, -alors que la semaine d’avant, elles n’étaient que 6 à être positives. Dans ces 42 cas, environ 27 sont des Omicron. La semaine dernière, 56 personnes sont arrivées positives sur environ 4 000 personnes, dont 51 Omicron. Ce qui nous surprend, c’est que les personnes arrivent, elles ont le virus, elles sont infectées, mais elles sont asymptomatiques pour la grande majorité. On ne détecte pas le virus au moment du prélèvement. Hier soir par exemple, on a détecté 4 personnes positives en antigénique, et pour nous, 4 personnes sur un vol, c’est un énorme score. Même en mai 2021, quand on a lancé le protocole, on n’avait pas ces scores-là : quand on avait 2 personnes positives sur un vol, c’était déjà un gros score » explique Hervé Varet.

Une hausse des cas qui s’explique par l’inefficacité du test antigénique pour venir en Polynésie française : « il n’est pas assez bon déplore le directeur de l’ILM. Il faut revenir sur des tests de type RT-PCR, 48 heures avant de venir en Polynésie. On est presque sûrs que si les personnes avaient fait ce test, on aurait eu que la moitié des personnes positives ». Pour rappel, à partir du 30 décembre 2021, tous les voyageurs devront présenter un test RT-PCR négatif de moins de 48 heures, à leur arrivée à l’aéroport.

Lire aussi > Immunité au Covid-19 : une nouvelle étude de séroprévalence est en cours en Polynésie

« Pour l’instant, on suit toujours les cas positifs de type Omicron dans la population. Ce sont tous des cas de contact avec des voyageurs. Mais on n’est pas loin d’avoir un cas autochtone qu’on ne pourra pas lier à un voyageur, et donc là, ça sera le démarrage de la circulation du variant Omicron en Polynésie » précise Varet.

À l’approche du Nouvel An, les craintes sont bien présentes du coté des autorités de la santé : « On est dans une période de fêtes, donc on va relâcher les gestes barrières, on va se réunir, se rencontrer… On sort d’une épidémie qui a été forte, on a un schéma de vaccination qui est assez fort, donc on espère que l’immunité de la population est bonne pour qu’on puisse résister le mieux possible à ce nouveau variant. On a une étude de séroprévalence qui est en cours. On aura les résultats en janvier 2022. Elle va vraiment nous donner des indications. Par contre, il est évident qu’il faut absolument que les personnes fragiles se protègent ».

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