Macron veut développer davantage la filière pêche en Polynésie

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En visite au port de pêche ce mardi matin, Emmanuel Macron a souhaité "monter en capacité" de pêche, "créer plus d'emplois en préservant les équilibres" et développer une filière de construction de navires grâce à la défiscalisation.

Publié le 27/07/2021 à 14:29 - Mise à jour le 27/07/2021 à 15:58

En visite au port de pêche ce mardi matin, Emmanuel Macron a souhaité "monter en capacité" de pêche, "créer plus d'emplois en préservant les équilibres" et développer une filière de construction de navires grâce à la défiscalisation.

La visite du Président de la République ce mardi matin au port de pêche de Papeete était incontournable. Car le secteur de la pêche hauturière est l’une des principales voies de développement économique du Pays, avec le tourisme et la perle. Sans oublier qu’avec ses près de 5 millions de m2 de superficie, le territoire comprend 47% de la zone économique exclusive de la France, deuxième puissance maritime mondiale.

Chaque année, 6000 tonnes de poissons sont pêchées dans nos eaux par les 70 thoniers localisés sur place, avec une exportation majoritaire vers les Etats-Unis. Le secteur génère également près de 2000 emplois locaux. La Polynésie a d’ailleurs obtenu la certification MSC en juin 2018, un label qui reconnaît le caractère durable de la pêche à la palangre au fenua.

Emmanuel Macron s’est d’abord entretenu avec quelques armateurs polynésiens, avant de monter à bord d’un des seuls thoniers réfrigérés de Polynésie, l’Ulysse 2. Il a également rencontré une délégation de pêcheurs de la société Ocean Products avec qui il a pris le temps d’échanger quelques mots, comme à son habitude depuis le début de son séjour.

« Nous allons créer de l’activité et de l’emploi »

Emmanuel Macron – Président de la République

« On a de belles entreprises polynésiennes avec des jeunes qui sont en train de reprendre, et la possibilité de bâtir une filière », a déclaré le Président Macron à la fin de la visite, convaincu qu’il est possible de « développer une pêche qui est respectueuse de la nature […], en particulier avec cette pêche de ligne sélective ».

Car en Polynésie, le modèle de pêche est principalement celui à la palangre « compatible avec la préservation de notre patrimoine naturel, avec nos réserves, avec nos équilibres, avec la volonté de préserver les aires marines, comme nous voulons le faire dans le cadre du Congrès mondial de la nature », a rajouté Emmanuel Macron.

Une présentation de divers produits de la pêche hauturière et lagonaire lui a également été faite, une sélection de poissons ayant été dressée sur une étale spécialement mise en place à cet effet. La visite s’est terminée par une démonstration de découpe où Yann Chin, directeur de Vini Vini, assurait le bon déroulement. Ce dernier a déclaré vouloir préserver les ressources halieutiques avec une croissance progressive des prises.

« Nous allons créer de l’activité et de l’emploi » a assuré le Président de la République. Il a ainsi évoqué la possibilité de « développer une filière de construction de bateaux. Ca suppose de gros investissements. […] On a décidé de mettre en place une double défiscalisation, du gouvernement français […] et du gouvernement du Pays. Cette double défiscalisation, elle a permis des investissements. Elle permet de monter en capacité, de pêcher plus et donc de créer plus d’emplois en préservant les équilibres », confirmant la reconduite de la défiscalisation de la part de l’Etat « pour donner de la visibilité aux pêcheurs, pour qu’ils puissent continuer d’investir ».

Et puis en accord avec les professionnels de la pêche qui souhaitent doubler leur production, Emmanuel Macron a déclaré vouloir « faire plus », notamment en terme de conditionnement et d’exportation des produits de la pêche, « à la fois sur les marchés américains et européens, mais surtout sur les marchés asiatiques ».

Sur les ressources minières, le Chef d’Etat a admis faire face à « un continent indéfriché ». Il souhaite d’abord « protéger » les terres, « empêcher la prédation extérieure », « coopérer avec les autres puissances indopacifiques« . « Nous avons un dialogue sur ce sujet avec l’Australie, le Japon tout particulièrement », a-t-il rajouté, de cachant pas son souhait d’investir en matière de recherche « pour connaitre ce dont nous disposons ».

Le Président a aussi eu droit à une présentation succincte des produits issus de l’aquaculture. « La bonne santé du lagon est primordial », est intervenu Vetea Liao, ingénieur à la direction des ressources marines. La filière de la perle a été mentionnée, mais aussi l’élevage de crevette en bassin et celle de paraha peue. En terme d’exportation, un point a été fait sur le commerce de bénitiers et d’holothuries vers l’étranger.

Environnement et nucléaire à Moorea

Emmanuel Macron s’est ensuite rendu à Moorea où les manifestants de l’association 193 l’attendaient de pied ferme. Face aux doléances de la vice-présidente de 193, Lena Normand, sommant Macron « d’assumer ce que l’Etat a fait au peuple polynésien”, le Président a assuré mettre en place “une politique plus simple d’accompagnement et une meilleure prise en charge des cancers”

Pourtant, cette ultime visite présidentielle devait s’axer uniquement sur l’environnement, avec la visite du Criobe et du Fare Natura. Là, le Chef de l’Etat s’est vu dispenser une explication du fonctionnement, de la reproduction et du bouturage du corail par Laetitia Hedouin, chargée de recherche au Criobe. L’occasion de sensibiliser le Président au blanchissement des récifs coralliens et aux conséquences du réchauffement climatique. Le directeur du laboratoire, Serge Places, a d’ailleurs présenté les recherches sur les comportements des requins face au dérèglement climatique.

En face du Fare Natura, l’ensemble du conseil municipal de l’île mais aussi une petite centaine d’habitants attendaient le Président. La dernière occasion pour lui de profiter d’un bain de foule polynésien avant d’inaugurer le nouveau musée…

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