Transition énergétique : ces entreprises du Fenua qui ont déjà pris le virage

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La Fedom la Fédération des entreprises des Outre-mer, a choisi Tahiti pour lancer son cycle de cinq séminaires sur la transition énergétique dans les territoires ultramarins. Le premier s’est tenu, mardi, dans les locaux de la CCISM. Si le Pays s’est fixé l’objectif ambitieux d’atteindre les 75% d’énergie renouvelable d’ici 2030, l’insularité, l’éloignement des sources d’approvisionnement ou encore l’exposition aux effets du changement climatique demeurent des défis de taille. Les grandes entreprises locales l’ont bien compris. Certaines sont déjà bien engagées dans cette démarche.

Publié le 22/02/2023 à 16:56 - Mise à jour le 19/07/2023 à 16:43

La Fedom la Fédération des entreprises des Outre-mer, a choisi Tahiti pour lancer son cycle de cinq séminaires sur la transition énergétique dans les territoires ultramarins. Le premier s’est tenu, mardi, dans les locaux de la CCISM. Si le Pays s’est fixé l’objectif ambitieux d’atteindre les 75% d’énergie renouvelable d’ici 2030, l’insularité, l’éloignement des sources d’approvisionnement ou encore l’exposition aux effets du changement climatique demeurent des défis de taille. Les grandes entreprises locales l’ont bien compris. Certaines sont déjà bien engagées dans cette démarche.

Dans la vallée de la Punaruu, la Brasserie de Tahiti ne s’arrête jamais de tourner. Plus de 136 000 bouteilles d’un litre sortent chaque jour de l’usine. Et ce n’est qu’une partie de la production globale qui nécessite, chaque mois, 400 000 kilowatts d’électricité. Aujourd’hui, 20% des besoins énergétiques sont assurés par des panneaux solaires. Ce qui représente une économie de plus de 30 millions de Fcfp par an.

« Les gros investissements ont été faits sur la performance énergétique avec la mise en place de compresseurs à vitesse variable et de panneaux photovoltaïques. Ça nous a permis de réduire de 30% nos besoins énergétiques en une dizaine d’années », se félicite Bruno Buisson, le directeur industriel de la Brasserie de Tahiti à la Punaruu.

Depuis une décennie, le groupe a pris le virage énergétique. Ce qui passe aussi par le bon sens pratique, avec l’utilisation d’un éclairage par LED ou la régulation de la climatisation. Mais d’importants investissements ont également été réalisés, comme l’explique Bruno Buisson : « On a des installations pour produire le froid (…) on en a besoin pour le processus de fabrication de la bière. On a aussi toute une installation qui nous permet de produire nous-mêmes le co2, ce qui nous permet de réduire, en tout cas de maîtriser, la consommation en interne ».

Grâce à cela, ce sont « 20 tonnes par mois qui ne sont pas importées, ce qui fait qu’on a vraiment un impact direct sur les gaz à effet de serre ». Des récupérateurs de chaleur ont également été installés sur les différentes chaudières. La chaleur ainsi captée est ensuite réutilisée dans le processus de lavage des bouteilles.

« Nos projets ont permis d’économiser 25% d’énergie »

Sur le site du Carrefour de Punaauia, on trouve la première centrale photovoltaïque d’ampleur de Polynésie. Elle a été installée il y a une douzaine d’années. Elle produit près de 160 000 kwh/mois, soit environ 50% du besoin énergétique de la grande surface. Directeur opérationnel de la société « Eco Energy » du groupe Wane, Xavier Roussel se fixe un objectif: réduire la facture énergétique. Comme pour la Brasserie de Tahiti, il s’agit, d’une part, de produire de l’énergie, mais aussi de réduire la consommation.

« Sur nos hôtels, nos Carrefour et nos Champion, on a la possibilité de changer l’ensemble de l’éclairage […] il y a aussi tous les groupes frigo, les climatisations. Donc tout ça, ça permet de consommer moins (…) Si l’on prend l’exemple de Carrefour Punaauia, nos projets ont permis d’économiser 25% d’énergie », constate Xavier Roussel.

Sur le site du Carrefour de Punaauia, la première centrale photovoltaïque d’ampleur de Polynésie, installée il y a une douzaine d’années, produit près de 160 000 kwh/mois. (Crédit Tahiti Nui Télévision).

La centrale photovoltaïque sera agrandie d’ici peu. Cela permettra notamment au groupe d’alimenter les différentes boutiques de la galerie marchande dès la fin d’année. Et les ambitions de la société ne s’arrêtent pas là.

« Aujourd’hui, l’objectif d’Eco Energy, c’est de doubler son parc photovoltaïque d’ici trois ans. (…) On a la possibilité de le faire, sachant, qu’aujourd’hui, Eco Energy représente 25% du parc photovoltaïque polynésien », ajoute Xavier Roussel.

Si la production d’énergie verte s’impose chaque année davantage au sein des entreprises polynésiennes, le stockage reste un enjeu de taille, notamment en termes de coûts. En attendant, le surplus d’énergie non-consommé est réinjecté dans le réseau. Et il alimente même parfois votre foyer.

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