Le paiement par chèque, de moins en moins utilisé au fenua

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Dans son rapport de septembre, l’observatoire de la sécurité des moyens de paiement indiquait que l’usage du chèque représentait 6% des moyens de paiement en métropole. Une diminution au profit de la carte bancaire. La tendance est la même en Polynésie et semble s’accentuer avec la crise sanitaire.

Publié le 26/10/2020 à 15:36 - Mise à jour le 26/10/2020 à 15:59

Dans son rapport de septembre, l’observatoire de la sécurité des moyens de paiement indiquait que l’usage du chèque représentait 6% des moyens de paiement en métropole. Une diminution au profit de la carte bancaire. La tendance est la même en Polynésie et semble s’accentuer avec la crise sanitaire.

Depuis le 1er juillet 2020, une station-service à Punaauia refuse les chèques. Elle estime à plus de 600 000 Fcfp les pertes liées à des chèques sans provision au cours des dernières années. « Depuis la crise sanitaire, on s’est aperçu que pas mal de gens continuaient à payer par chèque et qu’à chaque fois, les chèques étaient refusés par manque d’approvisionnement. Et on a du mal à récupérer cet argent, donc on a décidé d’arrêter les paiements par chèque depuis le 1er juillet » explique Thierry Sui, co-gérant de la station Pacific Punavai.

De plus en plus de commerces refusent les paiements par chèque notamment parce que les recours ont peu de chances d’aboutir pour les magasins. Un commerce ne peut refuser un paiement par chèque si le consommateur n’a pas été prévenu dès l’entrée du magasin. Et le coût des procédures pour récupérer l’argent est souvent plus élevé que le montant du chèque. Les contrevenants sont rarement poursuivis et finissent simplement en interdiction bancaire. Ils seraient actuellement un peu plus de 2 000 en Polynésie.

Pour ne plus perdre d’argent, certains établissements n’acceptent que les paiements en espèces ou par virement bancaire. Une situation qui inquiète l’association de défense des consommateurs, Te Tia Ara. « Je comprends les commerçants, parce qu’avec un chèque, ils ne sont pas pas sûrs d’être payés. Avec une carte de crédit, ils sont à peu près sûr d’être payés. Et cela dépend de la carte de crédit, car les commerçants refusent certaines cartes parce qu’ils ne peuvent pas répercuter leurs frais sur le consommateur » déclare Makalio Folituu, président de l’association Te Tia Ara.

Pour l’Institut d’Emission d’Outre-mer (IEOM), l’évolution des moyens de paiement en Polynésie est la même que celle de la métropole avec une forte diminution des paiements par chèque. « Progressivement, chaque année, on perd à peu près 5 à 6% de nombre de chèques qui sont utilisés comme un moyen de paiement. À l’heure actuelle, la part du chèque en Polynésie représente un peu moins de 20%. Il baisse et est emmené, peut-être pas à disparaître, mais à être de moins en moins utilisé » précise Fabrice Dufresne, directeur de l’IEOM.

Comme en métropole, l’utilisation des cartes bancaires augmente donc. Et avec la crise sanitaire et le développement des terminaux de paiements sans contact, elle pourrait encore s’accentuer.

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