Vols annulés : à Mangareva, les touristes sont bloqués à leurs frais

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Suite à la forte houle, Air Tahiti a dû reprogrammer, ces derniers jours, plusieurs vols. Des pistes aux Tuamotu ont été submergées par les vagues, et 7 aérodromes ont été fermés le temps de les déblayer, laissant des touristes bloqués dans l’attente d’un vol retour vers Papeete.

Publié le 18/07/2022 à 17:45 - Mise à jour le 19/07/2022 à 10:11

Suite à la forte houle, Air Tahiti a dû reprogrammer, ces derniers jours, plusieurs vols. Des pistes aux Tuamotu ont été submergées par les vagues, et 7 aérodromes ont été fermés le temps de les déblayer, laissant des touristes bloqués dans l’attente d’un vol retour vers Papeete.

Le vol à destination de Mangareva prévu samedi dernier a été annulé. L’aérodrome de Tureia, dont la piste n’a pas pu être déblayée à temps, est le seul terrain d’appui dans cette zone du Sud Est des Tuamotu Gambier.  

Entre les îles éparpillées de Polynésie, la règlementation impose à la compagnie de ne pas s’éloigner de plus d’une heure d’une piste de repli lors des vols entre les îles de Polynésie. Une mesure de sécurité incontournable, comme le précise Aurèle Justin, responsable du Centre de contrôle des opérations d’Air Tahiti Nui. « La rotation peut se faire de deux manières : soit en vol normal, soit en vol ETOPS. En vol normal, la réglementation nous impose de ne pas s’éloigner de plus d’une heure monomoteur d’un terrain, qu’on appelle terrain d’appui. Nous avons besoin sur la route, en plus de Tahiti, de Hao et de Gambier, d’ouvrir d’autres terrains d’appui : ‘Ana’a; Fakareva, Makemo entre Tahiti et Hao, et Tureia pour couvrir la zone entre Hao et Gambier… Sachant que Tureia est le seul terrain d’appui que nous avons sur cette route ».

Si le vol sur le tronçon entre Papeete et Hao, était possible, ce n’était pas le cas sur le deuxième tronçon de Hao à Rikitea. Air Tahiti a ainsi envisagé de passer le vol en mode ETOPS. Cette configuration permet à l’avion de doubler son temps de vol, passant de 60 minutes à 120 mn de distance d’une piste de repli sur cette ligne Papeete-Mangareva. La plus longue pour un ATR : 1 600 km au-dessus de la mer, l’équivalent d’un New York – Miami : « Les conditions ETOPS imposent des formations spécifiques au niveau de nos équipages, des certifications avec les équipements au niveau de l’appareil, et également des niveaux minimum notamment de service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs (les pompiers) ».

Les conditions exigées en matière de sauvetage et de lutte contre l’incendie n’étant pas réunies sur la piste des Gambier, cette option de distance de sécurité doublée n’a pas été validée non plus.

(Crédit Photo : Tahiti Nui Télévision)

Conséquence, des touristes dans l’attente d’un vol retour vers Papeete sont restés coincés à leur frais. « Malheureusement, c’est à la charge des touristes, ils vont devoir payer les nuits supplémentaires. C’est un problème météorologique, pas technique. Je sais que c’est assez pénible pour les clients, mais je ne peux pas donner de nuit gratuite », déplore Bianca Urarii, gérante d’une pension de famille à Mangareva. « Il faut prendre en compte ce qu’il se passe avec l’inflation, encore pire pour chez nous qui sommes éloignés. Je vais leur proposer le tarif que je vais proposer pour le Salon du mois de septembre ».

La gérante a par ailleurs dû venir en aide aux techniciens suite à la panne d’électricité sur Rikitea, l’acheminement de matériel et de personnel par avion étant retardé : « Nous avons un groupe électrogène de secours pour la pension. Normalement, on en avait deux, un pour la grande maison et un pour la pension de famille. Malheureusement, les travailleurs en avaient besoin, donc on l’utilise pour la pension le matin et le soir pour la cuisine ».

Trois touristes rejoindront Tahiti demain pour prendre leur correspondance sur des vols internationaux.

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