Entre 120 et 150 cas de cancer du sein sont détectés chaque année en Polynésie. Plus ils sont pris en charge tôt, plus les chances de guérison augmentent, d’où l’importance de se faire dépister. Pourtant, 25 ans après le premier « Octobre Rose », la participation des femmes au dépistage organisé baisse depuis quelques années, tombant même en dessous de 50% en France en 2017 et à 30% en Polynésie. Il est donc plus que jamais majeur aujourd’hui de sensibiliser et de prévenir au cancer du sein : tels sont d’ailleurs les objectifs de l’Octobre Rose.
>>> Lire aussi : Cancer du sein : trop de patientes privilégient les ra’au Tahiti avant d’aller consulter
En Polynésie, de nombreux bénévoles accompagnent les malades durant leur parcours hospitalier. Fleurs, café, dialogue, mise en beauté… des petites attentions qui font toute la différence. Chaque lundi, Madeleine vient en bus et installe un petit chariot à l’entrée de la salle d’attente du service de radiographie de l’hôpital :
« Quand on arrive ici, on sent déjà une chaleur, une ambiance très affective. On parle des enfants, des rencontres, mais pas trop de la maladie. On reste discret sur le sujet ».
« Il y a beaucoup de discussions et de partages entre les bénévoles et les malades. Il y a beaucoup de liens qui se créent entre eux » ajoute Linda, une autre bénévole à la Ligue contre le cancer.
>>> Lire aussi : Cancer du sein : Le mois d’octobre sera rose à Papara
Ces petites attentions représentent beaucoup pour les familles qui passent par ce service. Turia vient tous les jours de Moorea afin d’accompagner son mari : «
On prend le bateau de 9 heures comme on a que 5 à 10 minutes de radiothérapie et on reprend le bateau de 11h30. Quand on arrive, on est toujours bien accueillis. On nous propose un petit-déjeuner. On parle aussi entre nous. Chacun se soutient. Ici, il y a toujours quelqu’un qui est là pour nous épauler, nous écouter ».
>>> Lire aussi : Octobre Rose : Faa’a sensibilise au dépistage du cancer du sein
« On a le sentiment d’être bien accompagné. Les gens prennent soin de nous. Cela fait vraiment du bien, surtout quand on vient tout seul » ajoute une patiente, Belina. « Quand les malades arrivent la première fois, ils sont inquiets, c’est normal, c’est l’inconnu. (…) Et certains bénévoles ont déjà été malades, donc ils connaissent les souffrances des patients et donc ils les aident, il y a une relation de confiance que se créée » confirme Nagib Remini, oncologue et radiothérapeuthe au Centre Hospitalier de Polynésie française.
Plusieurs bénévoles ont déjà renforcé les rangs de la Ligue contre le cancer, mais l’association a encore besoin de bras
: « Pour être bénévole, il faut suivre une formation et être accrédité par l’hôpital. Deux bénévoles différents viennent tous les matins donner de leur temps et passer un moment de convivialité avec les patients. On a toujours besoin de bénévoles » déclare Patricia Grand, présidente de la Ligue contre le cancer.
Au service oncologie, l’Apac (Association polynésienne d’aides aux personnes atteintes d’un cancer) œuvre également pour les malades. « Cela fait chaud au cœur quand on arrive tout cet accueil. Tu rentres avec un mal et tu repars avec le sourire. Puis ils proposent même des séances de manucure et de massages. (…) On ne pense même plus à la maladie » dit Ginette, une patiente.
Rédaction web avec Laure Philiber