Pour la première fois et en écho à la mobilisation nationale, l’association Vahine Orama Tahiti Iti a marché aujourd’hui en hommage aux femmes, victimes des coups de leur conjoint. L’association a recueilli le témoignage de 197 femmes victimes de violences conjugales depuis début 2019. “À la Presqu’île, la violence existe. Je suis là, je suis sur le terrain, je le vois, et il y a les chiffres qui le montrent” explique Marie-Noëlle Epetahui, présidente de l’association Vahine Orama Tahiti Iti.

À la Presqu’île, les victimes de violences sont généralement accueillies chez la présidente de l’association. Le manque d’infrastructures est dénoncé depuis plusieurs années. L’association souhaiterait qu’un foyer à l’image du centre Pu O te Hau de Pirae puisse ouvrir à Taravao. “C’est inadmissible que les communes, les mairies, le gouvernement, ne fassent pas des efforts pour avoir des maisons un peu partout” déplore Roti Make, présidente de la section polynésienne de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté.
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Vêtus de blanc, des femmes et des hommes ont marché pacifiquement afin de sensibiliser et tenter de changer les comportements violents encore trop nombreux au fenua. “C’est important pour nous, et pour les générations futures. Il faut les sensibiliser là-dessus” nous dit une participante à la marche.

En 2018, on comptait près de 4 victimes de coups et blessures pour 1 000 habitants en Polynésie, soit deux fois plus qu’en France métropolitaine.