Le Conseil des femmes de Polynésie prépare la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre.
Ce samedi 23 novembre, des marches blanches pour dire stop aux violences conjugales seront organisées à Pirae, Taravao et à Fatu Hiva. Des stands d’informations se tiendront à Moorea, à Rangiroa et à Raiatea. Lundi 25 novembre, le Haut-commissaire visitera le centre Pu o te Hau de Pirae.
Avec plus de 1 500 femmes battues par an, ce centre géré par le Conseil des femmes est sans cesse saturé. Un projet d’extension de ce foyer d’accueil est en route.
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Minarii Chantal Galenon, présidente du Conseil des femmes, était l’invitée de notre journal pour en parler.
Vous allez partir jeudi pour Paris à la recherche de fonds pour construire ce centre d’hébergement pour femmes, à Pirae. Quels événements vous permettront de récolter tous les fonds nécessaires ?
« Permettez-moi d’abord d’avoir une pensée particulière pour toutes ces femmes décédées par toutes formes de violences. (…) . Le Conseil des femmes a décidé de construire une extension du Pu o te Hau actuel pour aider toutes ces femmes qui sont laissées sur le carreau. Lorsque vous dîtes 1 500 femmes violentées par an, eh bien, lorsque vous faites les calculs, nous ne pouvons recevoir que 40 femmes à chaque fois. Et nous ne pouvons pas en recevoir plus. Sachez qu’il faut aussi remercier notre population, ces femmes qui œuvrent dans l’ombre des confessions religieuses, de différentes associations, et des familles. Car les femmes sont très solidaires. Elles aident celles qui souffrent. Le Pu o te Hau, nous le Conseil des femmes, nous sommes là aussi pour toutes ces actions, et nous sommes peut-être le seul centre officiel pour recevoir les femmes battues, en difficulté, en détresse, et les enfants. Donc, comment faire pour développer ce centre ? Nous n’allons pas à Paris que pour recevoir des subventions… »
Vous allez également participer au grenelle des violences conjugales ?
« Oui. Nous sommes invitées par la ministre Marlène Schiappa à participer à ce grenelle. Et nous allons participer à la Nuit des relais organisée par la Fondation des Femmes de France. Car c’est aussi un moment de levée de fonds, il y a plus de 7 000 participants, et une partie des bénéfices sera reversée pour l’extension du centre. »
Outre cette volonté d’augmenter la capacité d’accueil de ces femmes, il y a également des actions sur vous menez au quotidien pou l’information et surtout l’éducation. Est-ce que là aussi, les moyens suffisent ?
« Il faut savoir que 16 associations se mobilisent pour le Pu o te Hau. La première action qui est importante, c’est bien l’information est l’éducation. Parce qu’on sait très bien que quand les femmes ou les enfants sont mieux éduquées, tout se passe mieux dans la société polynésienne. Il est vrai que nous recevons des femmes qui sont battues, abattues, mais ce qui est important, c’est que nous sommes là pour les soutenir et les aider. Il y a aussi le Pays qui nous soutient. Nous ne sommes pas toutes seules, et c’est pour cela que je voudrais remercier notre Président pour son soutien pour notre projet d’extension, et à l’État, au travers du Haut-commissaire. »