Teava Magyari : un globe-trotter en Iran

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Publié le 13/01/2017 à 15:06 - Mise à jour le 13/01/2017 à 15:06

« Je suis  voyageur avant d’être photographe ». Au quotidien, ses boîtiers photo et ses objectifs ne sont jamais loin de lui. Teava Magyari, professeur d’anglais, est un amoureux de l’image et des voyages insolites. Une passion transmise par son père dès l’enfance. A 38 ans, Teava est de retour du Moyen-Orient, une destination qui faisait partie depuis longtemps de sa liste de pays à découvrir. Pendant quatre semaines, le photographe a bourlingué entre les Émirats arabes unis, le sultanat d’Oman et la République Islamique d’Iran. Au pays des Ayatollahs, le voyageur n’a ressenti aucune pression ni danger en rencontrant la population : « Ils sont très accueillants, et sur place on ne sent aucune tension ».

Au fil de son voyage, Teava a visité et photographié sans contraintes de nombreux sites et vestiges. Il a promené son appareil photo entre les colonnes de Persépolis, capitale de l’Empire Perse Achéménide, ou encore joué avec le reflet de la lumière dans les vitraux de la Mosquée Rose à Chiraz : « les mosquées sont particulièrement belles. Avec l’héritage perse, les décors sont très raffinés » précise t-il.
Dans un pays régi par les lois islamiques dont certaines privent les femmes de liberté, Teava n’a pas eu de contrainte pour capturer à travers son objectif des scènes de vie de femmes iraniennes ou pour faire des portraits. Le photographe s’impose une règle : celle de demander l’autorisation à chaque personne rencontrée : « Je ne prends pas n’importe qui en photo dans la rue, et on ne m’a jamais dit de ne pas photographier telle ou telle personne » explique-t-il.
 

Explorateur dans l’âme, curieux et téméraire, Teava cherche à explorer des lieux marqués par l’Histoire. La passage à l’année 2016, il l’a vécu à Pyongyang, en Corée du Nord. Un séjour de quelques jours sous l’escorte obligatoire de 2 guides . Aucune photo des militaires n’était permise : « J’y suis allé parce qu’on pouvait s’y rendre, et j’ai trouvé ça fascinant en fait ! dit-il, sourire aux lèvres. 

Il y a huit ans, lors d’un voyage en Europe, Teava se rend en Ukraine, et pousse le voyage jusqu’ aux portes de Tchernobyl. Dans la ville fantôme de Pripiat, située à 3 km de la centrale nucléaire, en pleine zone d’exclusion, il erre entre les ruines des bâtiments abandonnés, avec un groupe d’Espagnols, rares touristes dans un lieu irradié. Ni journaliste ni photographe à cette époque, il est pourtant témoin des conséquences de l’une des plus grosses catastrophes du vingtième siècle. Il se souvient : « J’ai visité à Kiev le musée de Tchernobyl, et là j’ai vraiment ressenti la douleur des habitants qui ont dû abandonner leur ville. »

Voyageur solitaire, amoureux du monde et de lieux atypiques, Teava n’a pas encore choisi sa prochaine destination. Son oeil de photographe l’emmènera certainement à la découverte de sites insolites.

Thomas Chabrol

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