L’avenir de la Saintonge, pomme de la discorde au conseil municipal d’Arue

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Elle était vouée à la destruction jusqu’à ce que l’Etat et le Pays proposent de financer en grande partie sa rénovation. Depuis, l’avenir de la Saintonge, vieille de 132 ans, divise le conseil municipal.

Publié le 20/11/2024 à 17:12 - Mise à jour le 21/11/2024 à 9:02

Elle était vouée à la destruction jusqu’à ce que l’Etat et le Pays proposent de financer en grande partie sa rénovation. Depuis, l’avenir de la Saintonge, vieille de 132 ans, divise le conseil municipal.

Si sa démolition avait été votée par le conseil municipal en novembre 2022, la Saintonge, bâtiment vieux de 132 ans qui a longtemps abrité la mairie de Arue, est toujours maintenue debout par des renforcements de structure. Et elle pourrait le rester : c’est du moins le souhait d’une partie de l’opposition, revigorée par le projet de l’État et du Pays de financer 80% de ses travaux de restauration, incluant une reconstruction extérieure à l’identique et un intérieur mis aux normes actuelles.

Fermée au public depuis 2020, l’ancienne mairie a été construite en 1892 par Victor Raoulx, propriétaire d’une plantation de cannes à sucre et d’une rhumerie à Atimaono. C’est en 1978 que le bâtiment a été racheté par la commune de Arue et est devenu le siège de la mairie. Condamnée pour des questions de sécurité, son sort avait donc été fixé par la majorité du conseil, qui avait mené, fin 2022, à une première consultation publique sur son futur.

La donne serait ainsi changée par la potentielle participation de l’État. Une seconde consultation va devrait avoir lieu, début 2025. Une bonne nouvelle, pour la mairesse Teura Iriti. « Lorsque je vois que les avis sont partagés, on remet entre les mains de la population, et la population décidera, avec des informations à savoir, tout l’historique de la Saintonge » , juge-t-elle. Inacceptable pour l’élu Jacky Bryant, qui rappelle que la décision de sa destruction « a été prise en toute discussion démocratique avec l’opposition au sein d’un conseil municipal » . « Au nom de quoi une décision populaire viendrait supplanter cette décision ? » , peste-t-il. « Ceux qui aujourd’hui manifestent leur opposition de manière polémique, ils ont oublié de dire que ça fait vingt ans qu’ils étaient dans la majorité. Aucune inscription budgétaire, aucune sensibilité à vouloir classer ce bâtiment » , dénonce le leader de Heiura les Verts, dénonçant un brin d’opportunisme de l’opposition. « Moi, je ne suis pas acheté. Ce n’est pas parce que tu vas me donner des millions que je serai convaincu » , lance-t-il.

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Pas seulement une question de millions, semble affirmer Léo Marais, pour qui le projet de rénovation de la Saintonge permettrait de « former des jeunes au métiers de la menuiserie et de la charpente » . « Je pense qu’il y a véritable blocage aujourd’hui entre Jacky brillant et ses idées très arrêtées sur le sujet ‘maison coloniale’ , qui peste contre l’État et le Pays (…) on a énormément de mal aujourd’hui à comprendre ce type de réaction » .

Poussy Timau, Léo Marais et Atonia Maitia, de gauche à droite (Crédit Photo : TNTV)

« Au nom de quoi un administratif aussi représentant de l’État veut nous faire la morale sur une décision qui a été prise de manière démocratique, rétorque Bryant, passablement remonté. Je souhaite que la maison commune du peuple de Arue corresponde à l’identité du peuple de Arue. Pas celui qui a traversé ce qu’on aurait pu imaginer par le passé, dans le cadre du colonialisme » , conclut-il.

En attendant la seconde consultation des administrés, le ministère de la Culture devrait mettre à disposition du public une rétrospective sur l’histoire de la Saintonge, mais aussi sur le terrain avant l’arrivée de la structure.

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