« Ni 1 jour, ni 1 mois, ni 1 an de plus » : c’est le slogan scandé par les manifestants tout le long du trajet, depuis l’école To’ata vers le haut-commissariat à Papeete ce matin. Des agents de police, des douaniers et même des retraitées, mais surtout des membres du corps enseignant, tous déterminés à se faire entendre.
En France, la mobilisation est estimée par le ministère de l’Intérieur à plus d’un million de personnes, 2 millions selon les syndicats. En Polynésie, si le mouvement a aussi été suivi dans les îles, la plus grosse partie de la mobilisation s’est faîte sur Tahiti. Du côté de l’éducation, plus de 59% du personnel a répondu à l’appel national. « Près de 80% des Français ne veulent pas de cette réforme. Si l’on veut que cette réforme soit validée démocratiquement, qu’ils mettent en place un référendum » indique Maheanu’u Routhier, secrétaire territorial du SNETAA-FO.
Reçus par le haut-commissaire, les représentants syndicaux ont trouvé une oreille attentive auprès du représentant de l’État. Ils restent toutefois vigilants et pourraient prévoir d’autres manifestations. « On a une rencontre avec le haut-commissaire le 30 – 31 janvier et le 17 février. On va encore discuter de la situation. Et on verra après. Les décideurs sont en métropole. Nous, on suit le mouvement national » explique Atonia Teriinohorai, secrétaire général de O Oe To Oe Rima.
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Outre la réforme des retraites des fonctionnaires de l’État, les syndicats ont également abordé d’autres sujets notamment la suppression de l’Indemnité temporaire de retraite (ITR).
Un mouvement suivi aussi à Raiatea
La grève sur la réforme des retraites a également été suivie du côté de Raiatea. Selon les représentants syndicaux, 100% des établissements publics du primaire de Raiatea sont restés clos aujourd’hui. Enseignants, professeurs et agents de la fonction d’État, ils étaient près de 80 fonctionnaires à défiler dans la ville de Uturoa munis de pancartes et autres bannières.
« Si la réforme passe, c’est plutôt les 50, 60 ans… qui se voient encore repousser leur âge à la retraite. Ce sont des personnes que l’on sait fatiguées. Et pour elles, c’est relativement difficile de continuer à travailler comme il faut, dans de bonnes conditions, à qui on a promis une retraite. Cela les met dans des états d’incertitude. Et quand on pense ensuite aux générations suivantes qui attendent les réformes suivantes, et pour lesquelles il y a vraiment des difficultés. Et les jeunes qui rentrent dans le monde du travail, on ne sait absolument pas s’ils vont avoir une retraite » a déclaré Christophe Jean-Pierre, délégué syndical.