Derrière les grilles de la prison, on parle dans une salle de cultures maraichères, vivrières ou encore de surfaces agricoles utiles. Des détenus en fin de peine sèment les graines d’un projet de réinsertion professionnelle. « J’avais déjà des connaissances comme j’avais un fa’a’a’pu avec mon père, mais la formation me permet d’apprendre de nouvelles techniques. Et avec l’argent que je vais gagner, je pourrai payer mes dettes à la justice » confie l’un des stagiaires en formation.
En plus des connaissances à acquérir sur les fruits, légumes et plantes aromatiques, ils révisent des savoirs de base en français, maths et communication professionnelle. « Il y a eu une sélection avec des tests écrits menés par le Sefi. Ensuite, il y a eu un jury oral qui a mêlé tous les intervenants de la formation. Au-delà des résultats écrits, c’est vraiment la motivation qui a primé pour retenir 12 stagiaires » explique Fabien Roche, conseiller en formation continue au Grepfoc.
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Et après la théorie, place à la pratique. Deux jours par semaine, les stagiaires entretiennent le fa’a’a’pu de la prison. Il a été aménagé sur un terrain en pente où poussent salades, aubergines, harictos et courgettes. Avec Faanui Turerearii, formateur en agriculture, le groupe va installer des aménagements pour des meilleures récoltes : « On a préparé des semis la semaine dernière, comme la formation a débuté il y a 2-3 semaines. Puis on va les repiquer en terre et après on va commencer à mettre en place un système égoutteur ».
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Pieds et mains dans la terre, les détenus creusent, arrachent les mauvaises herbes, préparent les sols. Dans le potager, ils retrouvent déjà un peu de liberté, mais toujours sous surveillance : « Cela me donne beaucoup d’idées pour ma sortie. Si j’avais eu un terrain, j’aurai fait un fa’a’apu » déclare un stagiaire en formation agricole.
« Les détenus sont mis ensemble, donc ils travaillent en collaboration. Ils apprennent le travail en communauté, et ils ramènent les légumes à la prison et c’est cuit et utilisé » précise Lucas Mickael, responsable des activités de travail et de formation.
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Entre les plantations, les détenus s’éloignent un peu des murs de béton et des grilles de la prison. Cette préformation aux métiers de l’agriculture pourra être complétée à leur sortie par des qualifications complémentaires.