Il y a quelques mois, l’éventualité de la construction d’un crématorium était à nouveau soulevée à Hitia’a o te Ra. Le Pays pose les bases législatives d’un tel projet et saisit le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) sur les conditions de création et d’exploitation d’un crématorium au fenua.
« On ne peut que l’espérer, je pense que c’est dans l’intérêt de tout le monde qu’il y ait à terme un ou des crématoriums en Polynésie française », indique Vadim Toumaniantz, co-rapporteur du projet d’avis.
« Tous les invités sont pour ce projet parce qu’il y a un manque de places dans les cimetières, et pour certains c’est beaucoup plus propre, ils peuvent porter les cendres avec eux », explique Voltina Roomataroa-Dauphin, co-rapporteuse du projet d’avis.
– PUBLICITE –
Trois entreprises se seraient d’ores et déjà positionnées pour construire un crématorium sur Tahiti. « Les chiffres que l’on a, c’est entre 30 et 40 personnes qui vont en Nouvelle-Zélande. Et les entreprises funéraires que l’on a reçues tablent sur un marché qui serait à terme de 400 à 500, ajoute Vadim Toumaniantz. Ils ont fait le parallèle avec la Nouvelle-Calédonie, qui était dans la même situation. Et dès lors qu’un crématorium a été ouvert, il y a eu une forte hausse des crémations réalisées en Nouvelle-Calédonie. »
Ce projet pourrait également représenter une alternative pour les populations des archipels qui doivent rapatrier leurs défunts. « Pour aller à Anaa, l’avion Air Tahiti, ça coûte 1,5 million pour ramener le défunt, confie Maximilien Hauata, membre du Cesec. Le crématorium est une solution pour régler ce problème. Au lieu d’attendre 50 ans, on va attendre que 5 heures. Et à ce moment-là, la famille peut revenir sur l’île et déposer l’urne de cendres là où le défunt voulait être. »
Le projet d’avis est adopté à l’unanimité par les membres du Cesec. Prochaine étape, l’assemblée de la Polynésie. Une fois le cadre posé, reste à savoir où un tel projet verra le jour et quel accueil il recevra de la population et des autorités religieuses. Seule l’Église catholique a accepté de rencontrer les rapporteurs de ce projet d’avis.