L’altruisme, malgré le handicap

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D'ordinaire, ce sont les valides qui se portent volontaires auprès des personnes vulnérables ou handicapées, pour les accompagner. Mais, pourquoi pas l'inverse ? Maxence Vanbeghin en est convaincu. Victime d’un grave accident de moto, cet orthoprothésiste n’a pas perdu son altruisme malgré le fait qu’il soit depuis plusieurs mois en situation de handicap.

Publié le 25/04/2020 à 15:28 - Mise à jour le 25/04/2020 à 15:30

D'ordinaire, ce sont les valides qui se portent volontaires auprès des personnes vulnérables ou handicapées, pour les accompagner. Mais, pourquoi pas l'inverse ? Maxence Vanbeghin en est convaincu. Victime d’un grave accident de moto, cet orthoprothésiste n’a pas perdu son altruisme malgré le fait qu’il soit depuis plusieurs mois en situation de handicap.

À 33 ans, Maxence garde une volonté de fer. Son objectif : se lever un jour à nouveau sur ses jambes et continuer à aider les autres.

Victime d’un grave accident de la route, le jeune orthoprothésiste qui moule et conçoit habituellement des prothèses pour les handicapés, utilise son imprimante 3D pour fabriquer cette fois les supports de visières de protection. Avec le confinement, son activité professionnelle est ralentie, mais l’envie d’être utile est toujours présente, même au lendemain d’une 5e opération chirurgicale : « C’est vrai que je suis sorti hier de l’ hôpital, mais j’ai toujours voulu garder la production des visières pour quelque part ne plus penser à cet accident, et peut-être que le fait d’aider les autres ça me permet de gommer un peu le fait que je sois à mobilité réduite« , explique le jeune homme .

La vie de ce professionnel du paramédical a basculé le 3 novembre l’an dernier. Après deux mois passés allongé, il se déplace en fauteuil roulant depuis le début de l’année. Avec l’association Handipro mecatech, dont il est membre, Maxence participe au mouvement solidaire « ensemble on va plus loin ». Une plateforme qui a permis notamment de se fournir en matière première.

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« Raitini rey nous a fourni en bobine et en visière. On a cependant pas attendu pour en acheter auprès des fournisseurs, mais la matière première devient rare, déplore Alain Barrère Président de l’association Handipro mecatech. On est en train de réfléchir à comment on peut réutiliser le plastique sur le territoire, cette matière première, pour la transformer en filament, devenir une nouvelle matière première et fabriquer« .

L’association a déjà livré près de 900 visières et poursuit la production pour fournir les associations qui accueillent des personnes en situation de handicap.

Crédit Tahiti Nui Télévision

Maxence s’adapte au quotidien pour participer à cet élan de solidarité. Les yeux rivés sur un ordinateur posé sur un tabouret de bar. Un système D pour qu’il puisse placer en dessous ses jambes immobilisées par des orthèses : « J’ai la chance de ne pas être amputé, mais il faut de toute façon essayer de ne pas penser au handicap, et voir plus loin. C’est vrai que c’est un peu compliqué que l’on nous dise qu’on est handicapé. On n’a pas envie de se faire aider par les autres. On a envie de faire les choses par nous-même, même si on a des difficultés à entreprendre les choses. On pousse notre physique pour avancer. »

Maxence sait que sa convalescence sera longue avant qu’il retrouve l’usage de ses jambes et puisse marcher au mieux sans matériel.

L’association Handipro Mecatech fait aussi appel aux propriétaires de machines à commande numérique ou de fraiseuse pour l’avenir. Car l’idée est aussi de développer l’employabilité des personnes handicapées grâce à l’usage des imprimantes ou autres machines.

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