Fête du travail : les syndicats portent leurs revendications à la présidence

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Pas de politique de la chaise vide pour le jour de la fête du travail. Ce mercredi, l’ensemble des confédérations syndicales représentant les salariés ont participé aux rencontres avec le gouvernement à la Présidence, les premières du genre depuis l'accession de Moetai Brotherson à la tête du Pays, l'an dernier. Principales questions abordées, dans un contexte de grogne sociale qui monte : la cherté de la vie, et l’avenir de l’hôpital.

Publié le 01/05/2024 à 17:21 - Mise à jour le 02/05/2024 à 10:03

Pas de politique de la chaise vide pour le jour de la fête du travail. Ce mercredi, l’ensemble des confédérations syndicales représentant les salariés ont participé aux rencontres avec le gouvernement à la Présidence, les premières du genre depuis l'accession de Moetai Brotherson à la tête du Pays, l'an dernier. Principales questions abordées, dans un contexte de grogne sociale qui monte : la cherté de la vie, et l’avenir de l’hôpital.

Fête du Travail oblige, l’ensemble des principales centrales syndicales ont été reçues à la présidence ce mercredi. Une première pour le gouvernement de Moetai Brotherson, vainqueur des Territoriales le 30 avril 2023. Comme à son habitude, le secrétaire général de CSTP-FO Patrick Galenon n’a pas tardé à mettre le sujet de la cherté de la vie sur la table.

« Ils ont commencé à faire un petit geste, puisque hier, comme par hasard, ils ont augmenté le SMIG, mais ça c’est dans le cadre de la loi, parce qu’il y a une inflation de 2% (…) mais on veut d’abord que la cherté de la vie diminue (…) Si ça ne s’est pas réglé dans les jours qui viennent, on demandera des augmentations de salaire. On a l’impression que ça craque de tous les côtés, dans tous les secteurs » , entonne le syndicaliste.

« Craquages » particulièrement visibles dans le système de santé public, notamment au CHPF, dont la fragilité a fait partie des premiers thèmes abordés par les organisations syndicales, invitées au dialogue social à la présidence à l’occasion de la Fête du travail ce mercredi. « Le message principal est de réinvestir dans le système de santé publique, que ce soit au niveau de l’hôpital saturé de façon chronique, comme les urgences (…) Surtout, c’est de réinvestir dans l’humain, parce que l’humain aujourd’hui, ce sont des patients et des soignants » , s’est exprimé le chef de service des urgences de l’hôpital du Taaone, Tony Tekuataoa.

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« Tous les jours, je signe des affectations, réaffectations de gens qui viennent, qui vont, parce que tout simplement, on ne peut pas les embaucher sur plus d’un an, constate pour sa part Moetai Brotherson, qui était toujours en discussion avec les partenaires sociaux à 17 heures. Aujourd’hui, c’est très difficile d’attirer nos jeunes dans la santé publique. En général, ils viennent, ils font quelques mois, et puis après, ils partent dans le privé. Et dans le privé, ils sont confrontés au numerus clausus. C’est compliqué (..) il y a un travail qui est à faire au niveau de notre ministre de la Fonction publique sur la redéfinition des cadres d’emploi, des conditions d’emploi » .

Dans un cadre plus général, Moetai Brotherson s’est voulu ouvert à la discussion. « Nous avons apporté des réponses sur la plupart des points qui nous ont été adressés, estime-t-il. Que ce soit Vannina (Crolas) pour la partie emploi, la partie fonction publique, Tevaiti (Pomare) pour la partie chèreté de la vie, Cédric (Mercadal) pour la partie PSG (…) on a apporté les réponses qu’on pouvait apporter aujourd’hui et on a fait quelques annonces » .

Outre la suppression de la taxe CPS et le maintien du prix des hydrocarbures – grâce au FRPH – , le président du Pays est revenu sur le terrain des PPN. « Vous avez deux types de contrôle des marges dans les PPN, vous avez des marges qui sont proportionnelles et des marges qui sont absolues. La question qu’il faut se poser aujourd’hui, c’est est-ce qu’on n’a pas un ensemble de produits sur lesquels il faudrait passer de la modalité de calcul proportionnelle à la modalité de calcul absolue, ce qui permettrait de limiter les prix » , a-t-il expliqué. « Je ne peux pas, moi, vous dire à l’instant que ça y est, on va contrôler toutes les marges. Il faudrait multiplier le nombre de contrôleurs. Il faudrait changer un peu les systèmes d’information. Mais ce sont des réflexions sur lesquelles il ne faut pas s’interdire d’aller » .

Autres annonces de nature à « rassurer » les organisations syndicales selon le président : une bourse étudiante complémentaire « quelles que soient leurs conditions de revenus » ou un projet de loi de Pays bientôt transmise au CESEC, permettant de financer les sentiers d’accès sur des zones de développement agricole définies avec les propriétaires. « Aujourd’hui, vous avez tout un tas de gens dans les îles qui sont propriétaires de vallées sur lesquelles ils pourraient planter, mais qui n’ont pas les sous pour aller faire le chemin d’accès. La loi aujourd’hui interdit aux pays de financer ce genre de travaux. Demain, ce sera possible » , annonce Moetai Broherson.

Enfin, la possibilité de longs emprunts auprès de la Caisse des dépôts et consignations, sensée « venir changer la donne en termes de construction de logements intermédiaires » , est également dans les tuyaux.

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