Couper la queue et les oreilles d’un chien : une pratique illégale qui peut avoir de graves conséquences

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Depuis deux mois, une nouvelle loi interdit de couper les oreilles et la queue d’un chien. Cette loi que les vétérinaires attendaient depuis longtemps est enfin applicable au fenua, alors qu’en métropole, l’otectomie ainsi que la caudectomie sont interdits depuis plusieurs années déjà. Toutefois, les propriétaires de certains molosses n’hésitent pas à déroger à la règle.

Publié le 27/08/2020 à 16:44 - Mise à jour le 27/08/2020 à 17:01

Depuis deux mois, une nouvelle loi interdit de couper les oreilles et la queue d’un chien. Cette loi que les vétérinaires attendaient depuis longtemps est enfin applicable au fenua, alors qu’en métropole, l’otectomie ainsi que la caudectomie sont interdits depuis plusieurs années déjà. Toutefois, les propriétaires de certains molosses n’hésitent pas à déroger à la règle.

C’est en juin 2019 que la loi contre l’otectomie ainsi que la caudectomie a été votée à l’assemblée de la Polynésie française. Mais c’est seulement depuis le mois de juin dernier que celle-ci est en application sur le fenua.

« Cette loi interdit les actes de chirurgie esthétique chez les animaux qui sont ici l’otectomie ainsi que la caudectomie et qui consistent à couper la queue et les oreilles des chiots à un certain âge pour des raisons esthétiques principalement, explique le docteur Olivier Betremieux, vétérinaire. Chez les vétérinaires on faisait ça sous anesthésie avec de la morphine. Les conditions de gestion de la douleur étaient complètement respectées. (…) c’était une demande de beaucoup de personnes. »

Si le fait de couper la queue ou les oreilles d’un chien est aujourd’hui interdit, certains ne l’entendent pas de cette façon, en particulier les propriétaires de pitt-bull ou encore de rotweiller qui n’hésitent pas à faire appel au marché parallèle : « Je n’étais ni forcément pour ni contre mais j’étais d’accord que ce soit encadré et on le faisait à la demande des gens (…) Le problème aujourd’hui c’est qu’il y a un marché noir de l’otectomie ainsi que la caudectomie. Et ça c’est un problème parce que c’est fait dans de très mauvaises conditions. J’ai déjà vu des animaux arriver en urgence parce qu’ils étaient en train de couper les oreilles et que le chien était en choc parce que ça fait très très mal. Ils n’ont pas de quoi anesthésier les animaux et gérer la douleur comme il faut. »

Le vétérinaire rappelle que cette pratique est « un acte illégal de médecine vétérinaire et c’est puni par la loi. C’est très dangereux et ça met en jeu la vie des animaux. (…) J’ai eu des retour de polices municipales qui venaient me voir pour me demander quoi faire. (…) Au-delà de l’illégalité, vis-à- vis des animaux c’est de la torture. C’est comme couper un doigt pour un humain. Ça fait très très mal. »

Olivier Betremieux remarque une augmentation de cette pratique : « C’est peut-être le passage de la loi mais il y a apparemment de plus en plus d’otectomies sauvages qui se pratiquent. (…) L’animal peut mourir de douleur. (…) Je pense que les gens ne réalisent pas. »

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