Confinement, délinquance : comment se passe le travail des agents de sûreté ?

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Avec le confinement, certaines sociétés ont dû s'adapter pour continuer à travailler. Mike Leyral est allé à la rencontre d'Eric Chatelain, directeur d'une entreprise de gardiennage et représentant de cette branche de métiers :

Publié le 25/04/2020 à 9:43 - Mise à jour le 08/06/2020 à 11:33

Avec le confinement, certaines sociétés ont dû s'adapter pour continuer à travailler. Mike Leyral est allé à la rencontre d'Eric Chatelain, directeur d'une entreprise de gardiennage et représentant de cette branche de métiers :

Qu’est-ce qui a changé dans vos métiers ?
« Il y a eu du bon et du mauvais. Malheureusement, à l’aéroport une grosse activité sur la sûreté a été réduite puisque sur 190 salariés dans la sûreté toutes sociétés confondues, on en a à peu près qu’une dizaine, quinzaine, qui travaillent actuellement. »

Et dans les autres sociétés où ça a augmenté au contraire ?
« Alors au contraire, sur la partie sécurité, tout ce qui est parcs, supermarchés, opérateurs téléphoniques… certains ont renforcé pour pouvoir ouvrir leurs magasins, par l’intermédiaire d’agents de sécurité. Des agents de sécurité qui ont un métier un peu différent puisque leur rôle c’est avant tout de mettre du gel sur les mains de toute personne qui rentre dans les magasins et également d’éviter qu’il y ait trop de personnes à l’intérieur de ces magasins pour limiter le nombre d’intéractions. »

Et ces vigiles qui sont à l’entrée des magasins, est-ce qu’ils sont suffisamment protégés parce qu’ils sont en contact, comme les soignants finalement, avec tout le monde ?
« Tout à fait. On est en première ligne aussi. Même à l’hôpital, les agents de sécurité sont en première ligne. On a été en première ligne et avec une grosse difficulté puisqu’on n’a pas le nombre de masques dont nous aurions besoin. Nous avons fait une estimation pour les grosses sociétés de sécurité. On aurait besoin à peu près de 10 094 masques. Je suis assez précis parce qu’on essaie de voir jour par jour et si on a eu 1000 ou 1500 masques, ça a été vraiment très difficile d’en trouver. »

Les gardins des jardins de Paofai (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

La délinquance a baissé pendant le confinement. Il y a eu tout de même quelques cambriolages, notamment de magasins fermés et même des attaques à main armée. Quelles sont les limites du rôle des vigiles dans ces cas là ?
« Les vigiles n’ont pas les mêmes autorisations qu’un agent de police ou de gendarmerie. Son rôle est d’appréhender si vraiment il y a un délit, mais dans un premier temps, c’est d’écarter. L’exemple dans ce confinement, c’était de demander aux gens de sortir des parcs, ce qui se faisait naturellement. A l’inverse, pendant le couvre-feu, les voleurs eux n’ont pas respecté et sont venus dans certaines boutiques qui n’avaient peut-être pas d’agents de sécurité. Mais ça a été fait dès le lendemain. »

Vous le disiez, les sociétés locales emploient environ 1600 vigiles au total. Est-ce que certaines sociétés sont déjà en grande difficulté et est-ce qu’il y a certains vigiles qui ne sont plus employés ?
« On ne va pas dire les vigiles, on va dire les agents de sûreté aéroportuaire.Tout ce qui est vigiles, là au contraire on a amplifié, mais tout ce qui est agents de sûreté aéroportuaire, malheureusement, vous l’avez vu, plus de vols internationaux ou très peu. Il faut savoir que pour un vol international, il faut à peu près 12 agents pour gérer la partie compagnie puis toute la partie régalienne qui représente encore une quarantaine d’agents. Donc, bien sûr, plus de vols, plus de travail. »

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