Chaque matin, Frida Tevaitau accueille dans l’abri qu’elle a construit avec son mari les 80 élèves de la zone de Bel Air qui prennent le bus pour se rendre à l’école. À la moindre goutte, le scenario est systématiquement le même : premier arrivé, premier abrité. Les autres doivent se tenir à quelques mètres, protégés au mieux d’un parapluie, au pire de leur sac. Voire de rien.
L’abri et sa gestion n’existent, par ailleurs, que parce que Frida œuvre bénévolement. « Je m’occupe de ces enfants qui attendent ou viennent au snack, parce que l’endroit où ils patientent est dangereux. Ils attendent chez moi, et courent tous prendre leur bus quand ils le voient arriver » , décrit-elle.
À Outumaoro, près de 700 élèves prennent le bus chaque jour. À deux reprises, l’association de parents d’élèves Paruru ia Outumaoro a écrit au Pays pour monter au créneau, sans réponse. Elle demande de nouveaux abris et, à minima, des alternatives en attendant qu’ils sortent de terre.
Plusieurs élus de la majorité se sont rendus sur les lieux ce matin. Edwin Shiro Abe appelle le gouvernement à « venir voir sur place » et « constater » la vétusté des équipements, « pas assez nombreux » pour accueillir les enfants.
Une vingtaine d’abris en 2024
Le ministre des Grands Travaux et de l’Équipement Jordy Chan a déjà envisagé de constuire, sans toutefois avoir de détails sur la zone d’Outumaoro. « Ce qu’on a prévu, c’est de démarrer la construction d’une vingtaine de nouveaux abris dès cette année, le semestre prochain » , indique-t-il. Également attendu, le remplacement des abris « qui sont aujourd’hui désuets » . « Nous comptons poursuivre avec une dizaine dès l’année prochaine » , conclut-il.
Outre la réalisation de ces travaux, la consommation d’alcool sur la voie publique dans les environs d’Outumaoro et le trafic de stupéfiants qui s’y déroule sont dans le collimateur de Paruru ia Outumaoro.