Législatives : Tematai Le Gayic, Steve Chailloux et Moetai Brotherson sont arrivés à l’Assemblée nationale

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Les trois députés Moetai Brotherson, Steve Chailloux et Tematai Le Gayic, ont fait leur entrée ce mercredi après-midi à l’Assemblée nationale.

Publié le 22/06/2022 à 10:37 - Mise à jour le 22/06/2022 à 15:37

Les trois députés Moetai Brotherson, Steve Chailloux et Tematai Le Gayic, ont fait leur entrée ce mercredi après-midi à l’Assemblée nationale.

Vêtus de leur lavalava, les trois députés ont fait une entrée remarquée au Palais Bourbon ce mercredi : Moetai Brotherson, Steve Chailloux, et Tematai Le Gayic, élu plus jeune député de l’Histoire de la Vème République. S’il se dit « pris par le poids de l’Histoire et de ses institutions« , Tematai Le Gayic, 21 ans, n’en garde pas moins la tête froide : « Je ne m’attarde pas trop là-dessus parce qu’il y a beaucoup de dossiers à faire avancer » ajoute le député de la première circonscription.

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Élus sous la bannière du parti indépendantiste Tavini Huira’atira et soutenus par la NUPES, les trois députés élus samedi dernier défendront entre autres dossiers, la mise en place d’un processus de décolonisation et d’autodétermination à l’image de la Nouvelle-Calédonie. Tematai entend d’ailleurs s’appuyer sur la révision constitutionnelle obligatoire pour inscrire l’archipel voisin dans la Constitution pour « avoir un titre spécifique dans la Constitution pour la Polynésie ». Autre dossier qui « tient à cœur » à ce jeune étudiant : « l’augmentation des filières du professionnel et de l’enseignement supérieur en Polynésie ». « Faire ses études en Polynésie, c’est difficile parce qu’il n’y pas assez de filières, c’est restreint, et on est obligé de venir jusqu’en France : ça coûte cher, il y a le dépaysement et surtout, les filières ne sont pas forcément adaptées aux réalités polynésiennes » a-t-il expliqué, rappelant toutefois la compétence de l’État sur ce sujet.


Plus chevronné, Moetai Brotherson, élu la première fois en 2017 dans la 3ème circonscription, entend agir comme un guide à l’égard de ses collègues primo-députés. Surtout, il voit dans cette nouvelle mandature, sans majorité absolue, l’occasion de mieux faire entendre les autres groupes de l’Assemblée. « Elle va être plus animée, plus agitée mais j’espère aussi plus constructive » dit-il en abordant cette nouvelle mandature : « Le président et l’exécutif vont être obligés de composer avec les différents groupes et peut être qu’on arrivera à des discussions plus intelligentes, et plus d’écoute ». Un point de vue que partage Tematai Le Gayic : « L’esprit de la Vème République c’est le régime parlementaire. L’élection du président au suffrage universel et le passage au quinquennat ont rendu ce régime jupitérien et peut être qu’au lieu de dissoudre l’Assemblée nationale, ce serait bien de composer avec les différents groupes et voir comment on peut gérer un pays sous régime parlementaire ».


Pour compléter le trio qui a signé samedi une victoire historique et éclatante du parti indépendantiste, Steve Chailloux, professeur de Tahitien, élu dans la 2ème circonscription. Ancien enseignant à l’Université de Hawaii, ce féru de langue compte bien défendre la sienne, ainsi que les sept autres langues polynésiennes : « C’est une des raisons principales pour lesquelles je me suis engagé pour ces législatives : la reconnaissance officielle de nos langues vernaculaires et plus particulièrement de nos langues polynésiennes ». Un combat qui promet d’être « difficile étant donné la posture unilingue de l’État, mais on tâchera d’argumenter et faire le nécessaire ».


Bien entendu, les trois députés héritent et reprendront aussi des dossiers abordés dans la précédente mandature comme l’éternel retour au pays des fonctionnaires ultramarins, et plus particulièrement polynésiens, mutés ou basés dans l’Hexagone. Les députés de La Réunion, Emeline K/Bidi et Frédéric Maillot, ou encore la députée de Mayotte, Estelle Youssoufa, ont aussi fait leur rentrée parlementaire ce mercredi à l’Assemblée nationale. Prochaine étape pour les députés : l’élection du président ou de la présidente de l’institution, mardi 28 juin. 

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