Souveraineté. Voilà qui pourrait illustrer une grande partie du programme de Paméla Otcenasek. Souveraineté pour un fenua indépendant, mais associé à la France. Souveraineté également du secteur primaire qu’elle veut réformer pour le rendre autosuffisant et écologique. Et pour le relancer, cette enseignante en milieu carcéral mise sur l’éducation : « Je vois que l’avenir de nos enfants, de nos élèves, est sacrifié et saboté parce qu’il n’y a pas de réel développement durable au sein de notre fenua. (…) Nous avons 5 millions de km2 de surface marine, et aucun lycée de la mer, aucune université de la mer. Dans de plus en plus d’îles, on a tendance à fermer tous les établissements qui offrent la possibilité de développer notre secteur primaire. Donc au niveau du programme, c’est vraiment la priorité : pouvoir avoir notre souveraineté alimentaire ».
La candidate place également la question des essais nucléaire au centre de son programme. À l’Assemblée nationale, elle compte faire entendre la voix des victimes et réformer la loi Morin qui encadre les indemnisations : « Nous demandons qu’elle soit non seulement révisée, mais aussi qu’il y ait une inversion de la charge, c’est-à-dire que ce n’est pas aux familles de démontrer qu’elles sont malades et que c’est dû à la réactivité nucléaire, mais à l’État de démontrer le contraire ».
C’est au côté du Hiti Tau Api de Quito Braun Ortega qu’elle s’est engagée en politique en 2012. Durant cette période d’instabilité, elle a senti une déconnexion entre les citoyens et les dirigeants du fenua. Sa candidature est l’occasion pour elle de mettre la société civile sur le devant de la scène : « Cela fait 40 ans que nous voyons toujours la même façon de diriger, de gouverner ce fenua, et il n’y a pas beaucoup de changements. Nos enfants sont sacrifiés. Là, ce sont des personnes issues de la société civile qui se lèvent pour dire « stop, ça suffit ». Nous voulons un réel changement, et nous voulons l’impulser ».
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Si la candidate est consciente qu’elle n’est pas favorite dans la deuxième circonscription, elle compte cependant bien marquer les esprits avec, dans le viseur, les territoriales de 2023.