L’exécutif polynésien vient à Paris avec une trésorerie mise à mal par les conséquences de la crise sanitaire. Mais l’État sera bien au rendez-vous a confirmé le chef du gouvernement. « Monsieur le président Fritch, nous allons continuer à travailler en toute confiance. La Polynésie développe ses propres politiques publiques. L’État soutiendra activement le partenariat sollicité. Nous répondrons présents », a d’emblée déclaré le Premier ministre sur les dossiers importants de la Polynésie.
De quoi mettre sur de bonnes rails les discussions très techniques qui ont suivi, sur plusieurs dossiers, notamment la pérennité des conventions de partenariat : « Nous avons discuté des conventions qui arrivent à terme en 2020. L’idée étant, avec notre ministre de l’Outre-mer, de relancer rapidement les équipes pour préparer la continuation des contrats de développement passés avec l’État » a déclaré le président du Pays.
Le Premier ministre ayant accueilli favorablement cette proposition, l’objectif commun est désormais que la nouvelle convention de développement de la Polynésie française puisse être signée avant la fin de l’année et assurer ainsi sa continuité pour 2021.
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En ce qui concerne la convention de santé, elle est jugée importante car elle traduit le soutien de l’état au Régime de Solidarité de la Polynésie française des Polynésiens sans emploi aujourd’hui : « L’État participait à hauteur de 12 millions d’euros et cette convention arrive à terme à la fin de l’année. Nous devrions la renouveler avec un volet investissement au bénéfice de nos différents hôpitaux, afin de les équiper plus particulièrement en matière de soins pour les cancers. Le Premier ministre nous a déjà rassuré sur ce point », a ajouté Edouard Fritch.
La convention santé devrait être signée en début de semaine prochaine.
Lors de cet entretien de près d’une heure, il a aussi été question de l’accompagnement de l’État dans le cadre du plan de relance mis en place en Polynésie française : « L’État a son plan de relance et le souci de la Polynésie française est que nous puissions être dans le wagon du plan de relance métropolitain ».
Enfin, Jean Castex et Edouard Fritch ont évoqué la seconde tranche de l’emprunt garanti par l’État : « Nous avons touché la première tranche au mois d’août dernier et la seconde tranche est destinée à consolider notre budget qui risque d’être déficitaire du fait de la réduction des recettes fiscales en raison de la crise de la Covid. La porte n’est pas fermée pour accéder à cette seconde tranche. C’est l’essentiel » a souligné le président du Pays.
Le secteur du tourisme devrait ainsi bénéficier de la deuxième tranche du prêt garanti par l’État opéré d’ici la fin de l’année.
Le président Macron en Polynésie
Pour sa part, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a rappelé que cette visite au Premier ministre faisait suite aux élections municipales et sénatoriales : « Nous allons donc pouvoir recentrer l’ensemble des politiques publiques jusqu’à la fin du quinquennat ». Il a, en outre, confirmé la venue du président de la République en Polynésie française avant la fin de son quinquennat : « Un déplacement qui permettra de bien actualiser l’ensemble des projets que nous avons en commun ». Il y a plusieurs enjeux, parmi lesquels le soutien à la compagnie aérienne, car « sans compagnie, il n’y a pas de tourisme », a-t-il déclaré.
En conclusion, le ministre des Outre-mer a tenu à saluer le fait qu’il existait un très haut niveau de confiance dans les relations de l’État avec la Polynésie française. Tant, d’ailleurs, avec le gouvernement du Pays, les parlementaires, qu’avec les maires : « La confiance que nous avons mutuellement nous permet aussi d’avancer. Comme quoi, quand il y a un peu d’amitié et un peu de franchise, les dossiers avancent plus vite ».
Au sortir de la réunion, le Président Fritch s’est dit pleinement rassuré après les réunions tenues, d’une part avec le ministre des Outre-mer et, d’autre part, avec le Premier Ministre. Il a mis l’accent sur la grande implication et l’écoute efficace du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu.
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Le président du Pays a tenu également à remercier personnellement le Premier ministre car « il était le Délégué interministériel au JO 2024, et c’est lui qui a proposé la Polynésie française comme site d’accueil des compétions de surf ».
La semaine prochaine sera marquée par une série d’entretiens, dont notamment ceux que le président de la Polynésie française aura avec le ministre de la Santé et le ministre de l’Économie et des Finances.