Une institutrice condamnée pour des coups répétés sur ses élèves à Papara

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Coups sur la tête et dans les fesses, tirages d’oreilles et de cheveux, les méthodes éducatives d’un autre âge d’une institutrice en fin de carrière lui ont valu d’être condamnée, ce mardi, à 6 mois de prison avec sursis. Durant l’année scolaire 2018-2019, cette enseignante d’une classe de CP d’une école de Parara avait pris pour habitude de maltraiter ses jeunes élèves. “Pour nous, l’ancienne génération d’institutrices, ces rappels n’étaient pas des violences”, s’est-elle défendue.

Publié le 27/05/2025 à 15:20 - Mise à jour le 27/05/2025 à 15:58

Coups sur la tête et dans les fesses, tirages d’oreilles et de cheveux, les méthodes éducatives d’un autre âge d’une institutrice en fin de carrière lui ont valu d’être condamnée, ce mardi, à 6 mois de prison avec sursis. Durant l’année scolaire 2018-2019, cette enseignante d’une classe de CP d’une école de Parara avait pris pour habitude de maltraiter ses jeunes élèves. “Pour nous, l’ancienne génération d’institutrices, ces rappels n’étaient pas des violences”, s’est-elle défendue.

Après 40 ans d’une carrière sans accroc dans l’Éducation nationale, l’institutrice de 61 ans s’est retrouvée à la barre du tribunal correctionnel. En 2019, la maman d’une élève de CP Rep+, scolarisée dans une école de Papara, a déposé plainte contre la maîtresse pour des violences répétées sur sa fille.

Ce qui a conduit les gendarmes à recueillir le témoignage des 12 enfants de la classe. Près de la moitié d’entre eux ont alors confirmé les accusations, expliquant qu’ils recevaient régulièrement des coups sur la tête, des coups de pied aux fesses, et subissaient aussi tirages d’oreilles et de cheveux. Certains ne voulaient d’ailleurs plus se rendre dans la classe de cette “méchante maîtresse”.

A la barre, ce mardi, l’enseignante, mal à l’aise, a reconnu du bout des lèvres les faits, en les minimisant. “Pour nous, l’ancienne génération d’institutrices, ces rappels n’étaient pas des violences”, s’est-elle défendue.

Puis la sexagénaire d’ajouter, en larmes : “En 2019, on a commencé à parler de la bienveillance (…) Je suis une psychothérapie maintenant, et j’ai compris que tout ça peut être assimilé à des violences. Je suis vraiment désolée”.

A la période des faits, la prévenue traversait des moments difficiles : divorce avec un mari “toxique”, addiction et cancer de son fils, ainsi que problèmes financiers. “Elle était extrêmement fragile et il y a peut-être eu une dégradation de sa manière d’enseigner”, a plaidé son avocat.

Jusqu’ici, sa cliente a toujours été bien notée par sa hiérarchie et l’est encore, selon le conseil, car l’institutrice continue d’exercer de façon itinérante pour venir en “renfort” dans les écoles du fenua. Une situation inacceptable aux yeux des plaignants.

Elle dit juste les avoir poussés (…) Elle a du mal à reconnaitre qu’elle a commis des violences. Elle minimise son implication. Et elle continue à enseigner, cela inquiète les parents”, a soufflé l’avocate des parties civiles. Des enfants qui ont été “marqués” par ce qu’ils ont vécu mais qui, 6 ans plus tard, poursuivent heureusement une scolarité normale.

Ces méthodes relèvent d’un autre temps”, s’est de son côté indignée la procureure, “de nombreuses études démontrent que les violences impactent le cortex et les zones d’apprentissage des enfants”.

Outre une peine de prison avec sursis, la magistrate a demandé au tribunal que la maîtresse, qui n’a “pas été en mesure de s’occuper d’un classe réduite”, soit condamnée à une interdiction définitive d’exercer.  

Une peine complémentaire finalement écartée par le tribunal. Mais celui-ci a condamné l’enseignante, admissible à la retraite à la fin de l’année prochaine, à 6 mois de prison avec sursis. Chaque élève victime recevra en outre 50 000 francs de dommages et intérêts.

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