« Voilà à quoi ressemble notre planning, indique Marie-Claude Rajaud, gérante d’un hôtel à Raiatea, en tournant les pages de son carnet de réservations. C’est vide ! En 48 heures, tout a été annulé. «
Les calendriers des arrivées peinent à se remplir. Avec la réouverture des vols internationaux, tous attendaient une reprise d’activité florissante. Au final, pas de touristes étrangers à l’horizon, voire très peu. Pire, les hôtels et les pensions de famille de Raiatea constatent le même souci : des annulations en masse.
« Il n’y a plus rien du tout, tout a été annulé. Pour le mois de mai, de 67% de réservations, on est tombé à 3%. Il n’y a plus personne qui vient. Les Américains, on ne les voit pas du tout », lance Jean-Jacques Motut, le gérant d’une pension de famille.
– PUBLICITE –
« Tout le monde espérait, on croisait les doigts. Mais malgré la réouverture des frontières tout est annulé pour mai, confirme de son côté Moana Boubee, le gérant d’une autre pension de famille. Et le mois de juin ne s’annonce pas bon non plus, on commence à avoir des annulations. »
Certains établissements qualifient cette situation de « catastrophique ». Et elle pourrait même s’amplifier selon eux. En cause, des mesures inadaptées pour les voyages en famille. Les enfants n’étant pas vaccinés doivent impérativement observer une quatorzaine.
« C’est une catastrophe pour nous parce qu’il n’y a pas de clients. Si c’est comme dans les conditions actuelles, que les enfants doivent faire une quatorzaine, c’est-à-dire 10 jours en confinement à Tahiti avec un des deux parents, toutes mes réservations de juillet-août vont être annulées. C’est une évidence, puisque ce sont que des bungalows avec enfants », assène Marie-Claude Rajaud.
« Tous les jours on reçoit des annulations. Le mois de mai c’est terminé, et le mois de juin, ça s’annule, ça s’annule », insiste Jean-Jacques Motut.
Pour sauver les meubles, la seule alternative reste le tourisme intérieur, encore insuffisant pour contenter tout le monde. « Pour le moment on a que ça, mais les locaux ça tourne quasiment que pendant les vacances scolaires. C’est ce qui nous permet de couvrir au moins les frais et de ne pas licencier », explique Moana Boubee.
« Heureusement qu’on a un restaurant, donc on a travaillé un peu, mais pour le mois de mai, on a personne, personne », souffle Jean-Jacques Motut.
Les hôteliers croisent les doigts pour que cette réouverture à l’international ne déclenche pas une nouvelle vague épidémique. Auquel cas il leur sera difficile de s’en remettre.