Projet de hub de pêcheries internationales : les avis divergent

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10 à 11 milliards de Fcfp par an. C’est ce que pourrait générer la concrétisation du projet de hub pour les pêcheries internationales, qui a reçu un avis favorable du conseil des ministres, mercredi dernier. Si cela représente une opportunité économique indéniable pour le Pays, le projet n’emballe pas tous les acteurs de la mer, notamment les armateurs.

Publié le 12/04/2021 à 17:18 - Mise à jour le 13/04/2021 à 9:37

10 à 11 milliards de Fcfp par an. C’est ce que pourrait générer la concrétisation du projet de hub pour les pêcheries internationales, qui a reçu un avis favorable du conseil des ministres, mercredi dernier. Si cela représente une opportunité économique indéniable pour le Pays, le projet n’emballe pas tous les acteurs de la mer, notamment les armateurs.

Depuis plus de 50 ans, la Polynésie accueille des flottilles de pêche étrangères, pour des opérations de logistique, d’avitaillement, d’évacuation sanitaire (EVASAN), ou encore d’entretien et de réparations navales. Depuis, toute une filière professionnelle s’est développée autour. À l’initiative du projet de hub pour les pêcheries internationales du Pacifique Sud-Central, Jean-François Virmaux souhaite développer et renforcer les services proposés à ces flottilles. Il veut ainsi augmenter le flux de navires, de marchandises et de passagers à Papeete.

« Compte tenu de ce qu’il se passe avec la pandémie, il va falloir que le territoire recherche d’autres moteurs économiques de développement, dont l’activité pêche internationale. On est sur une activité de service. Nous-même ne faisons pas la pêche. Ce qu’on va faire dans le hub, c’est effectivement de rendre du service à partir de tout un tissu industriel ici. […] Ca touche beaucoup d’entreprises ici, d’entretien naval, d’avitaillement… », a expliqué Jean-François Virmaux, gérant d’une agence maritime

Mais si ce projet présente des perspectives économiques positives, il ne fait pas l’unanimité au sein des armateurs locaux. Selon nos sources, 95% d’entre eux y seraient opposés, à l’instar d’Eugène Degage, armateur.

« On aurait mieux fait de faire un hub pour les bateaux locaux. Le schéma directeur en avait parlé de ce hub, et depuis plusieurs années, ça n’a pas abouti. Et tout d’un coup, je vois qu’on peut en faire un pour les bateaux de pêche internationaux. À mon humble avis, c’est faciliter les bateaux étrangers à pêcher puisqu’ils peuvent venir se ravitailler, débarquer sur Papeete. Ça va avantager quelques-uns », craint Eugène Degage. « Mais le plus important pour moi, avant tout, ce sont les pêcheurs locaux ».

Si le gouvernement a émis un avis favorable au projet mercredi dernier, la création d’un hub reste en cours de réflexion.

Sea Shepherd s’est également exprimé sur le projet de hub. Dans une lettre ouverte au président du Pays, l’ONG dit fortement s’y opposer.

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