À Raiatea, le tourisme nautique en berne

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Les sociétés de charters sont doublement impactées par les mesures de confinement, même allégé. L’arrêt de leurs activités entraînent inévitablement le manque à gagner de plusieurs centaines d’employés aux îles Sous-le-Vent. Le point sur cette situation de crise.

Publié le 08/05/2020 à 14:00 - Mise à jour le 08/05/2020 à 14:19

Les sociétés de charters sont doublement impactées par les mesures de confinement, même allégé. L’arrêt de leurs activités entraînent inévitablement le manque à gagner de plusieurs centaines d’employés aux îles Sous-le-Vent. Le point sur cette situation de crise.

« Le week-end du 20 mars, on a débarqué en urgence 140 personnes pour qu’elles puissent regagner leur pays d’origine. Et depuis, absolument plus rien, confinement oblige », déplore Fréderic Banneville, responsable de la société Dream Yacht Charter.

Depuis la mise en confinement, les sociétés de charters basées aux îles Sous le-Vent sont pieds et poings liés. Plus de 80 voiliers sont au chômage technique. Un coup dur pour les Raromatai qui représentent le berceau du tourisme nautique en Polynésie. « C’est sur qu’on préfère les voir sur l’eau, et pour ne rien vous cacher, vu qu’on a des problèmes d’infrastructures, on n’a pas vraiment une place pour chaque bateau parce qu’on estime qu’il y en a toujours au moins deux ou trois dehors, donc c’était un peu compliqué d’avoir tous les bateaux à quai. Pendant un mois pour nous, l’activité s’est arrêtée totalement, effectivement, on a beaucoup perdu » explique Patricia Hubbard, responsable société de charters Moorings. « Absolument tout est à l’arrêt, nos bateaux sont là, à quai… » ajoute Fréderic Banneville.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Le secteur est doublement touché du fait que même la navigation entre les îles épargnées par le coronavirus est toujours interdite. « Ce qui pourrait nous sauver ou encore mettre un petit peu de beurre dans nos épinards qui sont bien flétris en ce moment, ça serait d’abord la réouverture la plus vite possible du marché local » déclare Fréderic. « C’est bientôt les vacances scolaires, on peut faire des croisières inter-îles. (…) C’est pas plus dangereux que de partir en croisière que d’aller au supermarché » nous dit Patricia Hubbard.

Cet arrêt de l’activité entraîne dans son sillage un millier d’emplois : skippers, hôtesses, techniciens, mécaniciens, artisans, agriculteurs, restaurateurs… Tout un pont de l’économie locale est paralysé. « On est tous complètement dépendants de l’afflux ou non des touristes » déclare Régine Faux, d’une société de voilerie. « Je me souviens qu’en 2008, on avait eu quand même une baisse d’activité assez importante, mais rien à voir avec la période actuelle. On a l’impression que tout est mort là » admet Kristo, gérante d’une boutique.

Et avec les charges financières qui s’accumulent, difficile d’envisager un meilleur avenir… « Quand il n’y a plus d’argent, les soucis ressortent, on devient agressifs. C’est dû au manque de travail. Et nos factures tombent toujours ! Comment on fait sans argent qui rentre en caisse ? C’est très dur » s’inquiète Pascal Hauteville, gérant d’un restaurant.

Tant que la navigation maritime reste interdite, beaucoup de ces sociétés liées au tourisme nautique ne peuvent pas rouvrir. Tous espèrent de meilleures alizés, pour éviter de baisser les rideaux définitivement.

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