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La Nouvelle-Calédonie, territoire stratégique aux importantes réserves de nickel, a choisi dimanche de rester dans le giron français avec 56,7% des voix lors d’un scrutin historique, selon des chiffres légèrement révisés à la hausse lundi par la commission de contrôle. Mais avec 43,3% des voix, les indépendantistes, que les sondages donnaient largement perdants, ont modifié en leur faveur le rapport de force. Le référendum était l’aboutissement du travail de réconciliation entre les Kanak et les Caldoches, entamé avec les accords de Matignon de 1988. Ces accords avaient été signés après les violences des années 1980, qui avaient culminé avec la prise d’otages et l’assaut de la grotte d’Ouvéa en mai 1988 (25 morts).
> « À force de ne pas vouloir partager, cela va péter à la figure des non indépendantistes »
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Dimanche, le président Emmanuel Macron avait dit son « immense fierté que nous ayons passé ensemble cette étape historique » et que « la majorité des Calédoniens ait choisi la France ». Il n’y a désormais « pas d’autre chemin que celui du dialogue », avait-il souligné.
Sur la place des Cocotiers à Nouméa lundi, Philippe, Kanak de 53 ans, partisan de l’indépendance, se disait « très heureux » d’un scrutin qui « a démenti tous les sondages ». « Je n’en espérais pas tant, l’idée d’indépendance est en train de mûrir ». Patricia, retraitée et « calédonienne depuis plusieurs générations » n’est « pas surprise » du bon score des indépendantistes. « À force de ne pas vouloir partager, cela va péter à la figure des non indépendantistes », prédit-elle, dénonçant « les inégalités sociales criantes » qui frappent les Kanak.
Forts de leur score, les partisans d’une rupture avec la métropole ont dès dimanche soir réaffirmé leur volonté de demander l’organisation de deux autres référendums dans les quatre ans, comme l’accord de Nouméa (1998) en prévoit la possibilité.
« Nous ne sommes pas au crépuscule de notre revendication, au contraire », a souligné Roch Wamytan, chef du groupe UC-FLNKS et nationalistes au Congrès. Pour Louis Mapou, chef du groupe UNI-FLNKS au Congrès, « il faut redéfinir complètement les relations avec la métropole. Si on doit discuter de quelque chose ce sera forcément de la souveraineté ». Selon Pierre-Christophe Pantz, docteur en géopolitique, ce résultat « va forcer les non-indépendantistes à revoir leur copie ».
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Interrogé sur France Ô, le Premier ministre n’a pas voulu se prononcer sur la tenue d’un deuxième référendum dans deux ans. « Nous sommes tenus par ces accords (de 1988 et 1998) et nous ne voulons pas en sortir, a prudemment expliqué Édouard Philippe. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faudrait pas tenir compte des résultats électoraux et notamment du référendum qui a eu lieu hier. Il faut donc que nous parlions avec les forces politiques pour savoir comment elles envisagent la suite ».
Rédaction web avec AFP