Le ministre des Finances Bruno Le Maire a aussitôt « pris note » sobrement de ces nouvelles dans un bref communiqué, ajoutant que « cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République: être sous les 3% (de PIB, NDLR) de déficit en 2027« .
« Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques« , assure le ministre. Il s’agit d’une bonne nouvelle pour M. Le Maire. Fitch, qui avait déjà dégradé la note de la France en avril 2023, la passant au niveau « AA-« , avait laissé entendre dès le début du mois qu’elle ne comptait pas abaisser davantage cette note à moins d’un accroissement « conséquent » de la dette entretemps.
La note de Moody’s, « Aa2 », qui reste un cran au-dessus de celle de Fitch, était assortie d’une perspective stable, et les commentateurs estimaient que celle-ci pourrait être abaissée à négative vendredi, ce qui n’a pas été le cas.
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Moody’s juge cependant « improbable » que le gouvernement atteigne son objectif de réduction du déficit à 2,9% du PIB en 2027, l’agence estimant que la dette pourrait poursuivre sa progression jusqu’à presque 115% du PIB en 2027, alors que le gouvernement pense qu’elle ne dépassera pas 112% à cette date.
La perspective pourrait s’améliorer si le gouvernement « réussit à faire adopter et à appliquer des mesures » permettant de réduire significativement la dette, explique Moody’s. Mais la perspective et la note elle-même pourraient se dégrader à l’avenir si la situation de la dette se détériorait en France davantage que chez ses « pairs ».
Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, et avec 110,6% de PIB de dette, elle a le troisième plus fort ratio de dette de l’UE après la Grèce et l’Italie.
Les notes attribuées par les deux agences classent encore la dette du pays parmi celles de « haute qualité« . La France a perdu en 2012 son triple A, marquant les dettes souveraines les plus sûres, comme celle de l’Allemagne actuellement.