Il s’agit du premier congrès de la coalition indépendantiste de Nouvelle-Calédonie depuis le troisième et dernier référendum de l’accord de Nouméa (1998), le 12 décembre dernier, qui a été largement remporté par les loyalistes (96,5%), mais avec une faible participation (43,9%). Les indépendantistes avaient boycotté le scrutin dont ils demandaient le report en raison de la crise sanitaire. Ils ont qualifié le vote de « référendum-bidon » et ont contesté ses résultats devant plusieurs juridictions.
Depuis, le FLNKS, qui a appelé à l’abstention lors du second tour de la présidentielle voulant « envoyer un signal » à Emmanuel Macron, refusait de discuter de l’avenir politique et institutionnel avec le gouvernement « dans l’attente des résultats de la présidentielle », remportée par le président sortant.
« À ce congrès, il appartient au FLNKS de définir clairement la stratégie à suivre après la période de contestation avec pour seul objectif : faire accéder la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté », a déclaré Wassissi Konyi, porte-parole du FLNKS, lors de l’ouverture du congrès à la tribu de Ndé, en périphérie de Nouméa. « Le contenu, le format, le calendrier et l’équipe de discussions avec l’État français » doivent être arrêtés lors de ce rendez-vous, qui sera ouvert dimanche à l’ensemble des formations nationalistes de Nouvelle-Calédonie à l’occasion d’un « congrès populaire ».
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En mars et avril, les deux principales composantes du FLNKS, le Palika et l’Union Calédonienne (UC), ont tenu leur propre congrès souhaitant pour l’une « l’organisation d’un nouveau référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU » et pour l’autre des discussions « en bilatérales avec l’État » en s’opposant à toute remise en cause « des acquis de la décolonisation ».
« Nous n’accepterons en aucune manière un quelconque détricotage de l’accord de Nouméa », avait déclaré Gilbert Tyuienon, vice-président de l’UC, faisant référence au préambule de cet accord, dans lequel « l’État reconnaît la vocation de la Nouvelle-Calédonie à bénéficier (…) d’une complète émancipation ».
L’UC et le Palika s’étaient par ailleurs prononcés en faveur de la participation aux élections législatives, mais la question doit être à nouveau débattue samedi.