Coronavirus : Un premier mort français

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Comment le premier Français décédé après une infection au coronavirus a-t-il été contaminé ? Une enquête est en cours pour retracer le parcours de cet enseignant de 60 ans, qui n'avait pas voyagé dans une zone à risque.

Publié le 26/02/2020 à 9:38 - Mise à jour le 26/02/2020 à 9:38

Comment le premier Français décédé après une infection au coronavirus a-t-il été contaminé ? Une enquête est en cours pour retracer le parcours de cet enseignant de 60 ans, qui n'avait pas voyagé dans une zone à risque.

Pour l’heure, le bilan de la maladie Covid-19 en France est de deux morts (le Français de 60 ans dont le décès a été annoncé mercredi, et un touriste chinois de 80 ans), douze guérisons et quatre malades toujours hospitalisés.

Cela représente 18 personnes au total, mais la découverte de nouveaux cas semble s’accélérer. En comptant le sexagénaire décédé, cinq ont été annoncés entre mardi soir et mercredi matin. Aucun cas n’avait été repéré en France depuis le 15 février, mais entre-temps, la maladie a gagné l’Italie, pays frontalier qui est aussi celui d’Europe le plus touché.

« Le 17e cas confirmé (en France) est un homme de 60 ans, français, qui a été testé en urgence hier à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière dans un état gravissime et qui est malheureusement décédé dans la nuit », a annoncé le n°2 du ministère, Jérôme Salomon, lors d’une conférence de presse dans la matinée.

Il avait dans un premier temps été hospitalisé à Creil, a ensuite précisé l’Agence régionale de santé des Hauts-de-France.

Le ministère de l’Education nationale a indiqué qu’il s’agissait d’un enseignant d’un collège de Crépy-en-Valois dans l’Oise. Cet établissement fait partie des zones académiques en vacances scolaires depuis le 14 février au soir et reprendra les cours lundi.

L’enseignant décédé n’avait pas séjourné dans une « zone d’exposition à risque », a déclaré le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France.

« L’enquête a été lancée en urgence » sur ce patient, selon le Pr Salomon.

L’un des deux autres cas annoncés mercredi est « un homme français de 55 ans actuellement hospitalisé à Amiens et qui est dans une situation clinique grave (…) en réanimation », a détaillé le Pr Salomon. Il est lui aussi originaire de l’Oise, n’avait pas non plus voyagé dans une zone à risque et avait d’abord été hospitalisé à Compiègne, selon l’ARS Hauts-de-France.

L’autre est « un homme français de 36 ans hospitalisé à Strasbourg », qui « ne présente pas de signe de gravité », a poursuivi Jérôme Salomon, en indiquant que ce patient revenait de Lombardie, l’une des régions italiennes touchées par la maladie.

Les deux cas annoncés mardi soir sont une Franco-Chinoise de 33 ans, hospitalisée à Paris, et un Français de 64 ans, de retour de Lombardie et hospitalisé à Annecy, selon le ministère de la Santé. Tous deux n’ont « pas de signe de gravité », selon Jérôme Salomon.

Il avait dit la veille que la jeune femme était revenue de Chine le 7 février, avait réduit ses contacts depuis et avait été hospitalisée pour simple « surveillance ». Selon lui, elle a été testée négative au nouveau coronavirus et était porteuse de « traces de guérison ». Considérée comme guérie, elle est donc sortie de l’hôpital mercredi, a annoncé Salomon.

Polémique sur le foot

Les chefs de partis représentés au Parlement, les présidents de groupes parlementaires et les présidents d’assemblées participeront jeudi matin à une réunion à Matignon, où le Premier ministre Edouard Philippe fera un point sur la situation.

Le Président de la République Emmanuel Macron, lui, sera à Naples pour un sommet franco-italien prévu de longue date.

Par ailleurs, la crise en Italie a provoqué des craintes autour du match de foot qui opposait mercredi soir l’Olympique lyonnais à la Juventus Turin en 8e de finale de Ligue des champions.

De Marine Le Pen à Ségolène Royal, plusieurs figures de l’opposition ont critiqué l’autorisation donnée aux supporteurs de la Juventus de se rendre à Lyon.

« Il n’y a pas lieu d’empêcher ces personnes de se rendre » au match, a répété le ministre de la Santé Olivier Véran.

En revanche, le dernier jour du carnaval de Nice, qui devait s’achever samedi, a été annulé « à titre préventif », a annoncé le maire Christian Estrosi en soulignant que l’événement attirait « un flux international important et notamment nos voisins italiens ». La manifestation était toutefois en cours depuis le 15 février.

Selon le Pr Salomon, le numéro vert (0800 130 000) mis en place pour répondre aux questions sur le coronavirus reçoit « beaucoup d’appels », dont « 18 000 » pour la seule journée de mardi.

Pour les aider à répondre à leurs administrés, les maires d’Ile-de-France ont reçu mercredi un « kit d’information » synthétisant les conseils gouvernementaux, notamment sur les écoles où les consignes nationales ont parfois été appliquées de manière disparate.

Les craintes liées au coronavirus rejaillissent sur plusieurs secteurs, dont le tourisme : les réservations des vacanciers français pour plusieurs pays d’Asie, principalement le Vietnam, la Thaïlande et le Cambodge en plus de la Chine, se sont effondrées et les touristes commencent à s’interroger sur l’Italie, selon les voyagistes.

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