Coronavirus : le déconfinement progressif contesté en Nouvelle-Calédonie

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La levée progressive du confinement pour lutter contre le Covid-19 est entrée en vigueur lundi en Nouvelle-Calédonie mais plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer une décision jugée prématurée, a constaté l'AFP.

Publié le 20/04/2020 à 11:51 - Mise à jour le 20/04/2020 à 11:51

La levée progressive du confinement pour lutter contre le Covid-19 est entrée en vigueur lundi en Nouvelle-Calédonie mais plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer une décision jugée prématurée, a constaté l'AFP.

Dans un communiqué, le Sénat coutumier, où siègent les représentants des chefferies traditionnelles kanak, a exprimé son « opposition au déconfinement, qui lui parait hâtif et sans préparation suffisante ».     

« Le risque est grand pour le personnel des écoles et pour les écoliers », a déclaré Hippolyte Sinewami, président de l’institution, recommandant « un port généralisé du masque et des tests sur le plus grand nombre ».       

Avec 18 cas de Covid-19 recensés et l’absence de nouveau malade depuis le 4 avril, les autorités de Nouvelle-Calédonie ont annoncé jeudi dernier une levée progressive du confinement, qui avait début le 24 mars, à partir du lundi 20 avril.       

Tous les commerces, services et entreprises ont rouvert leurs portes, à l’exception des bars, des discothèques, des cinémas ou encore des salles de sport.       

Si dans la province Sud, où se trouve Nouméa et 75% de la population, et dans celle des îles Loyauté, les établissements scolaires rouvrent à partir du 22 avril avec des classes divisées en deux groupes, la provinces Nord a repoussé la rentrée des élèves au 4 mai.

Les autorités coutumières kanak des îles Loyauté sont par ailleurs en discussion pour décider quand elles donneront leur feu vert à une reprise du trafic aérien domestique, toujours suspendu.        

Daniel Goa, président du parti indépendantiste Union Calédonienne, a lui réclamé « encore 14 jours (de confinement, ndlr) pour vérifier l’absence du virus dans la population ».       

« Les conséquences sanitaires de l’introduction du virus seraient graves dans un pays où les facteurs de comorbidité sont élevés et où les usages sociaux sont fortement communautaires », a indiqué lundi le leader kanak.        

Si le trafic aérien est suspendu depuis le 20 mars, un programme de vols a été mis en œuvre avec la compagnie Air Calédonie International (ACI) pour rapatrier quelque 2.000 résidents bloqués à l’extérieur.

Compte tenu des risques de cette opération, Daniel Goa a demandé d’augmenter de 14 à 21 jours, la durée de confinement de ces rapatriés, placés à leur arrivée dans des hôtels de Nouméa qui ont été réquisitionnés.        

Durant le week-end, un des membres du gouvernement de l’archipel, largement autonome, avait préconisé la suspension des rapatriements et la « fermeture totale » des frontières. 

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