Sécurité routière : Les deux roues, principales victimes des accidents mortels

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121 accidents, 26 décès, 134 blessés sur les routes du fenua. C'est le triste bilan de cette année 2022 au 14 octobre, soit un bilan nettement plus lourd qu'en 2021 ou en 2019. La levée des restrictions sanitaires a fait repartir le nombre d'accidents à la hausse. Les autorités et les usagers s'accordent à dire qu'il s'agit d'une tendance inquiétante.

Publié le 14/10/2022 à 14:57 - Mise à jour le 15/10/2022 à 9:32

121 accidents, 26 décès, 134 blessés sur les routes du fenua. C'est le triste bilan de cette année 2022 au 14 octobre, soit un bilan nettement plus lourd qu'en 2021 ou en 2019. La levée des restrictions sanitaires a fait repartir le nombre d'accidents à la hausse. Les autorités et les usagers s'accordent à dire qu'il s'agit d'une tendance inquiétante.

Les 8 et 9 octobre, 3 personnes ont perdu la vie des suite suites d’un accident de la route. À ce week-end noir s’ajoute le grave accident de scooter d’une jeune fille de 14 ans à Raiatea, celle-ci ayant été déclarée en état de mort cérébrale à l’hôpital du Taaone.

Gendarme depuis 1985, Daniel Christmann, officier adjoint de la sécurité routière, a constaté une évolution des comportements sur la route : « La situation est préoccupante cette année. Nous avons un nombre de tués (26) bien supérieur à l’année dernière (14 sur la même période). Les gens se comportent avec un certain relâchement. Ils doivent prendre conscience qu’il faut respecter les règles du Code de la route ».

Parmi ceux qui perdent la vie, une surreprésentation des conducteurs de scooters de 17 à 25 ans (16 accidents mortels). Mais derrière un décès, ce sont des dizaines de vies brisées, regrette M. Christmann : « Si l’auteur survit à l’accident, il va s’en vouloir toute sa vie. Psychologiquement, c’est très dur de savoir qu’on est responsable de la mort de quelqu’un. La vie des proches de la personne décédée est brisée également sur de longues années, puisque c’est difficile de se remettre d’un deuil ».

Parmi les infractions les plus fréquentes, le gendarme dresse une liste non-exhaustive :

  • Conduite sous l’empire d’un état alcoolique
  • Conduite sous l’empire de produits stupéfiants
  • Non-port du casque (16 100 Fcfp d’amende)
  • Usage du téléphone au volant
  • Défaut de permis
  • Défaut d’assurance
(Crédit Photo : Tahiti Nui télévision)

Si le volet préventif est important pour communiquer et passer des messages, le volet répressif est le pendant nécessaire pour faire changer les mentalités, ou du moins essayer. Le niveau de répression est pourtant élevé de base, toute infraction grave étant systématiquement relevée. Daniel Christmann l’annonce d’ores et déjà : « la répression continuera« .

Le Haut-commissariat de la République ne desserre pas la vis en termes de contrôles routiers. Leur fréquence et l’importance des effectifs déployés a déjà eu des effets notoires. Exemple du vélo électrique : après une période de prévention, les non-ports de casques, les défauts de BSR et le non-respect des âges ont vite été sanctionnés, comme prévu par la nouvelle réglementation des engins électriques, en vigueur depuis le 8 juillet. Résultat, moins de vélos électriques sur les routes et plus d’utilisateurs casqués, même si tout n’est pas parfait.

Interrogés par nos journalistes, les usagers semblent parfaitement conscients des risques pris par certains conducteurs. Et le problème ne date pas d’hier : « C’est comme si la route était à eux, déclare Terei, conducteur de scooter. On a beau dire de faire attention, même à la télévision, il y en a toujours qui ne font pas attention. Je suis à la retraite, et à l’époque il y avait déjà beaucoup d’accidents « .

Pour rappel, la consommation d’alcool et la prise de stupéfiants sont massivement en cause dans les accidents de la route en Polynésie française. M. Christmann précise par ailleurs que de nombreuses personnes roulent sans permis de conduire ou sans BSR pour les jeunes en scooter.

Outre la prison, les peines encourues comportent les dommages et intérêts à débourser pour les victimes. La prudence reste donc plus que jamais de mise alors que l’on compte plus de 3000 nouveaux usagers sur nos routes ces dernières années.

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