« C’est la première fois en quinze ans qu’on a un tel problème. On est désarmés » . Pour Chris O’Callaghan, gérant du Ninamu Resort de Tikehau, le temps presse. Si la grève qui secoue le secteur des hydrocarbures sur Tahiti depuis une dizaine de jours – une trentaine de salariés des sociétés STDP, SOMSTAT et STDO, NDLR – ne perturbe pas outre mesure les fêtes dans l’archipel de la Société, elle frappe les Tuamotu de plein fouet. Sans ravitaillement des stations, des îles et des bateaux, M. O’Callaghan estime que son établissement, qui affiche complet, peut fournir de l’électricité à ses clients pour huit jours… avant d’envisager de fermer provisoirement ses portes.
Seuls restent les quatre générateurs du motu pour subvenir aux besoins de la trentaine de touristes et des quinze employés. « J’ai demandé au Mareva Nui pour puiser dans son réservoir, mais ce n’est pas possible, souffle-t-il. J’ai aussi demandé de l’aide à la mairie. Bientôt, on ne pourra plus travailler. Une résolution dans une semaine, c’est trop tard pour nous » .
S’il comptait sur le Dory pour lui livrer du mazout, la solution semble également compromise. « Ils m’ont appelé ce matin en me disant qu’ils n’allaient pas être livrés en carburant » , déplore M. O’Callaghan, qui craint qu’aucun navire ne fasse de voyage vers l’atoll avant janvier 2024.
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L’avenir proche du Ninamu est donc suspendu aux négociations entre les représentants syndicaux et les dirigeants des trois sociétés concernées. Pour rappel, la centrale CSIP dans le secteur des hydrocarbures a fait part de revendications communes, telles que la revalorisation de la grille des salaires sectorielle, la revalorisation des indemnités de départ à la retraite ou encore une prime d’intéressement.
Une nouvelle réunion est prévue mardi prochain à l’Inspection du travail.