L’entraîneur de 35 ans est revenu jeudi auprès de l’AFP sur les bons résultats de ses protégés lors des derniers Mondiaux ainsi que sur les perspectives de médaille lors de l’épreuve olympique à Tahiti.
Joan Duru a obtenu le 4e ticket olympique des Bleus grâce aux performances de l’équipe masculine à Porto Rico en mars (2e derrière le Brésil). Comment expliquez-vous cette belle dynamique ?
« Aux Mondiaux, il y avait un super esprit de groupe. Sur la plage ou dans l’eau, tout le monde s’entraidait. Il y a eu une cohésion qui était magnifique à voir dans un sport habituellement très individuel. C’est Paris-2024, c’est historique pour nous, et je pense qu’on est tous mobilisés pour essayer d’aller faire un résultat à Tahiti. D’ailleurs, à peu de choses près, on aurait aussi pu qualifier Marco (Mignot, en cas de victoire d’un Français en finale, Ndlr). Joan et Kauli Vaast avaient la haine de ne pas avoir réussi car on est tous très soudés. »
Vous avez arrêté votre carrière en 2021 après 15 ans chez les pros et êtes devenu entraîneur deux ans plus tard. Comment voyez-vous votre rôle auprès de l’équipe ?
« Le surf est un sport très anglo-saxon avec des nations historiquement dominantes comme les États-Unis, l’Australie et plus récemment le Brésil. La France est une petite nation de surf comparée à ces géants, mais on a tout ce qu’il faut pour être au top : le talent, les spots, les structures. Mon rôle est surtout d’apporter une expérience du très haut-niveau, de donner de la confiance aux plus jeunes en leur disant que ces nations peuvent aussi avoir peur de nous. Ce sont déjà tous des pros sur le plan technique, je ne suis pas là pour leur apprendre à faire des air (figure au-dessus de l’eau), c’est davantage un accompagnement mental. »
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« Kauli, c’est comme mon petit-frère. (…) Il est bourré de talent »
Jérémy Florès
En étant si jeune retraité, vous auriez pu tenter d’y participer en tant qu’athlète. Vous y avez pensé ?
« En 2021, j’ai quitté le tour par la grande porte en étant encore à un bon niveau. J’avoue que cela m’a traversé l’esprit de pousser encore un ou deux ans pour aller chercher une place aux côtés des copains et surfer à Teahupoo. C’est ma vague préférée et je vis à Tahiti ! Mais j’ai ensuite eu des pépins physiques qui m’ont empêché d’être à 100 %. J’ai rapidement tourné la page pour me consacrer à ce passage de témoin. Le président de la fédération Jacques Lajuncomme m’a fait confiance pour cette mission et il a mis en place un super staff autour de l’équipe. La plupart des surfeurs sont des amis proches, j’en ai vu grandir certains et cela me plait beaucoup de les aider. »
Parmi les jeunes de l’équipe, il y a Kauli Vaast (22 ans) et Vahine Fierro (24 ans) qui s’entrainent à Teahupoo. Ont-ils une chance de briller aux JO ?
« Kauli, c’est comme mon petit-frère. Depuis qu’il est gamin, je l’emmène à droite à gauche avec moi pour surfer et il est bourré de talent. Pour moi, c’est l’un des plus forts au monde sur ce spot car il connait la vague par cœur. Vahine progresse de mois en mois sur le plan technique et elle aussi est comme à la maison à Teahupoo. Je pense qu’ils sont capables d’aller bousculer les meilleurs, malgré leur jeunesse qui entraîne forcément un petit déficit d’expérience au plus haut niveau. Mais on pourra aussi compter sur Johanne Defay qui fait partie du pro tour depuis dix ans et maintenant sur Joan Duru qui est moins connu du grand public, mais qui est l’un des meilleurs ‘tuberider’ du monde. Avec cette équipe, on n’a pas à rougir face aux grandes nations, donc j’y crois à fond. »