635 millions de Fcfp pour développer le ballon rond en Polynésie

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Publié le 10/04/2019 à 9:15 - Mise à jour le 24/06/2019 à 15:50

Le Festival des îles a lieu en ce moment à Tahiti. Au même moment, deux séminaires sont organisés à Arue par la Fédération internationale de football (Fifa) et la Confédération océanienne de football (OFC) en présence de la Fédération tahitienne de football (FTF) et de la Fédération française de football (FFF). La Fifa a annoncé qu’elle ferait don à la FTF de 6 millions de dollars (635 millions de Fcfp) pour développer le football, le futsal et le beach soccer. Franck Castillo, directeur général de l’OFC était notre invité. 

Ces 635 millions qui seront distribués au cours des 4 prochaines années, c’est la plus grosse somme jamais versée par la Fifa en Polynésie. J’imagine qu’il y a eu des discussions au préalable avec la FTF. Dites nous à quoi va servir cet argent concrètement. 
« Alors tout d’abord, il ne s’agit pas d’un don. La Fifa ne donne pas 635 millions comme ça. Premièrement, la Fédération tahitienne, comme toutes les autres fédérations au monde, reçoit la même somme et est obligée de passer un contrat d’objectifs. C’est un contrat avec des objectifs très spécifiques de développement du football. Ensuite, la Fifa va développer des fonds en se basant sur des projets et les projets doivent être déposés à la Fifa avec des budgets et des demandes très spécifiques. »

Quelles sont ces demandes justement ? 
« C’est un développement du football basé sur plusieurs critères. Par exemple, avoir une équipe nationale masculine et féminine, avoir un développement du foot de jeunes, d’avoir des infrastructures suffisamment au standard pour pouvoir développer le football, et tout ça, les 635 millions, c’est sur 4 ans. »

Donc tout cela manque en Polynésie ?
« Oui en Polynésie et je dirai, dans le Pacifique. Nous nous occupons de 11 pays du Pacifique, et pour développer le football, il faut beaucoup de moyens parce qu’il faut beaucoup de compétitions. Entraîner des joueurs n’est pas suffisant. Il faut des compétitions d’abord au niveau local, c’est là où on doit aider les clubs et les ligues à être plus fortes, ensuite aider les équipes nationales à performer dans la région et en dehors de la Polynésie, en dehors du Pacifique et pouvoir jouer contre des équipes d’Europe, des équipes d’Amérique du Sud, des équipes d’Asie. »

Donc ça servira aussi à financer des déplacements. Finalement, l’objectif c’est surtout d’avoir et d’acquérir un niveau qui rivalise carrément avec des pays européens, plus qu’une vocation sociale finalement…
« Voilà. Et je dirais qu’il y a un objectif très important pour nous : grâce au président de la Fifa, en 2026, l’OFC aura une place et demi à la Coupe du Monde. Ça veut dire qu’il y a une équipe qui sera sélectionnée directement à la Coupe du monde et il y a une équipe qui pourrait devenir participante à la Coupe du Monde. On sait que la Nouvelle-Zélande généralement se fait qualifier. On verra parce qu’on essaie de réduire l’écart entre les Néo-zélandais et les îles du Pacifique, mais on pourrait avoir par exemple Tahiti à la Coupe du monde en 2026. Vous pensez bien que tout cela ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut une stratégie, il faut de l’investissement. Les déplacements, rien qu’en Polynésie française, coûtent énormément cher. A l’échelon du Pacifique c’est encore plus. Et là la FTF vient de faire partir une équipe au Paraguay pour un match d’entraînement pour leur Coupe du Monde des moins de 20 ans en Pologne. Rien que les billets d’avion, c’est 50 000 dollars NZ. Vous imaginez sur 4 ans… »

Vous êtes là en ce moment alors que le Festival des îles bat son plein. C’est un franc succès. Près de 2000 joueurs venus de toutes les îles du Pays. Est-ce qu’on pourrait envisager d’internationaliser cette compétition, de permettre à d’autres équipes d’Océanie de venir affronter nos équipes, en particulier celles des îles qui ont rarement cette occasion ? 
« Ça pourrait être une stratégie puisqu’on s’est dit que pour développer le niveau du football, il faut développer les compétitions. Je sais que la FTF a fait une invitation au Maori football en Nouvelle-Zélande et la communauté aborigène en Australie qui se montrent très intéressés. On pourrait avoir des équipes d’Australie et de Nouvelle-Zélande prochainement au Festival des îles. » 

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