Sport et écrans, un duel inégal

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Jusqu’à 12 ans, l’OMS recommande de ne pas excéder deux heures d’écrans par jour… une recommandation que presque personne ne respecte. Les collégiens d’aujourd’hui sont en moyenne moins sportifs et en moins bonne santé que leurs parents au même âge. Les cross scolaires et les cours d'EPS sont, pour certains, les seules activités physiques.

Publié le 01/10/2023 à 12:46 - Mise à jour le 01/10/2023 à 12:46

Jusqu’à 12 ans, l’OMS recommande de ne pas excéder deux heures d’écrans par jour… une recommandation que presque personne ne respecte. Les collégiens d’aujourd’hui sont en moyenne moins sportifs et en moins bonne santé que leurs parents au même âge. Les cross scolaires et les cours d'EPS sont, pour certains, les seules activités physiques.

Les écrans ne sont pas seuls en cause. L’alimentation joue aussi un rôle majeur dans la santé des enfants. Mais si un tiers d’entre eux sont en surpoids à l’arrivée au collège, c’est aussi à cause des écrans. Les enfants ont moins d’activités physiques que les générations précédentes : ils grimpent moins aux arbres, courent moins, pratiquent moins de sport… le plus souvent pour préférer les jeux vidéo ou les réseaux sociaux.

Pour la première fois, l’espérance de vie des générations futures pourrait être inférieure à celle de leurs parents, à cause de la sédentarité liée aux écrans.

Les smartphones sont si présents dans leur vie qu’ils servent même… à préparer une course à pied ! « J’ai regardé sur Tiktok des vidéos pour m’entraîner » reconnaît Keala, une élève de cinquième au collège Louise Carlson, sur la ligne de départ de son cross. « Il y a des mecs dans notre classe, ils passent leurs soirées sur leurs jeux, sur Fortnite… à force de passer du temps sur leurs écrans, ils n’ont pas le temps de faire du sport »

Ce n’est pas le cas de Toanui Tanetoa. Le grand vainqueur de la course des Troisièmes reconnaît utiliser quelques réseaux sociaux, mais sans excès. « Mes amis, j’en ai qui jouent beaucoup et qui sont moins forts, parce qu’ils font moins de sport que moi. Les jeux vidéo, ça peut jouer sur ton classement, parce que ça te rend un peu addict, tu ne lâches plus tes jeux vidéo, tu ne vas plus t’entraîner » explique-t-il avec lucidité.

L’Union du Sport Scolaire Polynésien (USSP) organise le cross et confirme le constat du jeune champion. « Globalement, on peut dire qu’on constate sur le terrain une diminution des capacités physiques » estime son directeur, François Dherbecourt. « Pour eux, faire du sport sur écran, c’est déjà faire du sport, alors qu’on sait bien que ça va faire travailler le cerveau différemment, qu’on ne va pas s’aérer l’esprit, que ça va empêcher de dormir la nuit parce qu’on va être ‘focus’ sur son jeu, donc je pense qu’il y a une inquiétude à ce niveau-là. »

Une matinée sportive et sans écrans aux Jardins de Paofai – Photo : Mike Leyral

Selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 30 % des adultes et 80 % des adolescents ne pratiquent pas une activité physique suffisante. Tous les collégiens de Polynésie ont pourtant à leur disposition les associations sportives de leur établissement, qui permettent de pratiquer une activité toute l’année pour une somme modique. Même l’inscription en club peut ne rien coûter, grâce au dispositif Pass’sport. Aucune excuse pour ne pas ranger son smartphone et sa tablette, et commencer à bouger.

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