Vidéo – Mont Aorai : le sommet de l’incivisme

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Publié le 25/08/2018 à 12:50 - Mise à jour le 25/08/2018 à 12:50

Il y a peu, des photos publiées sur les réseaux sociaux montraient les refuges du mont Aorai saccagés, envahis par les déchets. Le groupe des rando-nettoyeurs, qui nettoie régulièrement le lieu, a donc décidé de faire une nouvelle fois l’ascension. 

Dans le groupe, des jeunes investis. Le plus jeune rando-nettoyeur n’a que 8 ans. Damien, 19 ans, a suivi son père : « On ne comprend pas. On n’imagine pas un randonneur monter et laisser ses déchets comme ça ! »

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2h30 de marche étaient au programme pour atteindre le premier refuge, à 1400 mètres d’altitude, avec des sacs à dos chargés. Beaucoup d’efforts sur ce premier tronçon, le plus facile, mais le plus long du parcours.  

A l’arrivée, le constat est alarmant.  Dans un coin, les détritus s’entassent, dans une odeur nauséabonde.  Munis de gants et de râteaux, les randonneurs nettoyeurs font le ménage malgré la fatigue de l’ascension. « Au départ on n’avait pas prévu de monter ce week-end pour nettoyer. C’est vrai qu’on l’a fait plusieurs fois et là jusqu’à maintenant on s’est posé la question de savoir si on allait le faire ou pas. C’est un peu trop facile ! On est dans une espèce de cercle vicieux où je pense qu’il y en a qui doivent se dire qu’il y a des gens qui sont là pour ramasser. Mais en fait non. Il n’y a pas de gestion des déchets au refuge. Chacun doit gérer ses propres déchets », lance, en colère, Fabienne Kaczmarek, une habituée des randonnées comme celle-ci.

Des canettes, des bouteilles plastiques, des emballages alimentaires et autres détritus… Pour ce premier refuge, les rando nettoyeurs ont rempli 8 sacs de 25 litres de détritus… Ces passionnés se disent lassés. Ils souhaitent que les pouvoirs publics se penchent sur l’état des sites touristiques en montagne également. Le code de l’environnement prévoit le principe de pollueur payeur. « On aimerait bien que tout le monde fasse sa part, que les pouvoirs publics fassent leur part aussi parce qu’il y a une loi qui existe. Il y a des sanctions qui existent », rappelle Fabienne. 
 

> 200 litres de déchets au 2e refuge

Depuis le mois de juin, de nombreux marcheurs s’aventurent sur ce sentier qui mène au 3e sommet le plus haut de Tahiti. La présence régulière d’un agent de sensibilisation pourrait être une solution. Seule une poignée de personnes ne respectent pas le site. « Je pense que ce sont des adultes (…) A un moment donné, il faut penser aux autres, se demander si ce qu’on fait est vraiment bien », assène Tevahitua Bordes, rando nettoyeur et navigateur sur Faafaite. 

« Ici on monte la journée, on s’arrête, on boit un coup et on s’en va. Au deuxième refuge, on monte et on y reste pour la nuit, le coucher de soleil et on redescend le lendemain matin. On ne monte pas souvent sur la journée au 2e refuge. Donc notre crainte c’est de voir encore plus de déchets au deuxième refuge », s’inquiète Stéphane Lebon membre des rando nettoyeurs. 

Samedi, les mauvaises conditions météo ont contraint les rando nettoyeurs à interrompre leur ascension, par sécurité. Dimanche, une autre équipe a refait le chemin, cette fois jusqu’au deuxième refuge. 

Les randonneurs ont trouvé un abri sale et endommagé. Des planches avaient même été arrachées. Ils ont rempli 3 sacs soit près de 200 litres de déchets… 

Rédaction web avec Thomas Chabrol

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