Une convention pour lutter contre la propagation des virus

Publié le

Le ministre de la Santé, Jacques Raynal, et le directeur général de l’Institut Louis Malardé (ILM), Hervé Varet, ont signé, mardi après-midi, une convention de collaboration pour mettre en place un réseau de surveillance combinée des moustiques et des pathogènes qu’ils transmettent. Il sera couplé à la mise en œuvre d’un programme de lutte anti-vectorielle innovant (LAV).

Publié le 22/10/2019 à 16:09 - Mise à jour le 22/10/2019 à 17:37

Le ministre de la Santé, Jacques Raynal, et le directeur général de l’Institut Louis Malardé (ILM), Hervé Varet, ont signé, mardi après-midi, une convention de collaboration pour mettre en place un réseau de surveillance combinée des moustiques et des pathogènes qu’ils transmettent. Il sera couplé à la mise en œuvre d’un programme de lutte anti-vectorielle innovant (LAV).

La Polynésie française est frappée de plus en plus souvent par des épidémies d’arboviroses (maladie dont l’agent est un virus transmis par un arthropode (insectes et acariens notamment) . Sa vulnérabilité s’est illustrée ces dernières années à travers les épidémies successives de dengue, zika, chikungunya, et l’épidémie de dengue 2 en cours. En l’absence de vaccins contre ces maladies, la lutte anti-vectorielle reste le seul moyen d’anticiper et limiter les épidémies.

L’ILM est investi depuis de nombreuses années dans le développement et l’évaluation opérationnelle de stratégies de lutte innovantes, plus efficaces, plus respectueuses de l’environnement et donc plus durables. Le laboratoire de recherche en entomologie médicale a ainsi démontré le potentiel de la technique de l’insecte stérile (TIS) au travers d’études pilotes menées notamment à Tetiaroa. Préalable indispensable au déploiement de cette technique, la mise en place d’un réseau territorial de surveillance des moustiques vecteurs de maladies infectieuses (Aedes aegypti, Aedes polynesiensis, etc.), comme il en existe dans les autres territoires et départements d’outre-mer français, permettra de mieux anticiper et de programmer les moyens d’intervention contre les moustiques et d’en évaluer l’efficacité.

Parallèlement, un programme sera mené sur les infections à transmission vectorielle, pour permettre la détection des virus et des parasites transmis par les moustiques (dengue, zika, filariose…). L’opération consistera, en collaboration avec le Centre d’hygiène et de salubrité publique de la Direction de la santé, à mettre en place un réseau étendu de pièges à moustiques pour dresser une cartographie des espèces de moustiques vecteurs de maladies et détecter précocement l’introduction potentielle d’autres espèces de moustiques envahissantes (moustique tigre asiatique Aedes. albopictus) notamment au niveau des ports et aéroports. Les données d’infestation recueillies permettront de mieux cibler les actions communautaires tout en intégrant les stratégies de lutte anti-vectorielle innovante notamment le procédé Wolbachia et ses diverses applications (blocage de la transmission des virus, élimination de la nuisance).

Ce projet vise à améliorer la lutte anti-vectorielle en Polynésie française. De nombreux effets bénéfiques sont attendus : réduction des conséquences sanitaires (épidémies), économiques (tourisme) et écologiques (alternative aux insecticides).
Ce programme s’appuiera progressivement sur la capacité du centre INNOVENTOMO de l’ILM dont la première pierre sera prochainement posée pour une livraison du bâtiment fin 2020. Ce centre permettra d’augmenter la production de moustiques mâles stériles, amplifiant ainsi les résultats de lutte.

Un comité de coordination, constitué de 8 membres, à parité entre les deux entités, assurera la coordination du programme dont la réalisation s’achèvera en 2022.

Dernières news