Ce week-end à Raiatea, cinq véhicules tunés, dont trois en provenance de Tahiti, ont investi la place Mahuta équipés de tout leur attirail sonore. La beach party car bass de Tumaraa, c’est cela : grosses baffles, vibrations provoquées par les ondes. L’on comprend sans trop de difficulté la puissance générée par leurs systèmes audio.
L’événement, autorisé par la commune, reste toutefois limité à une édition annuelle – une fréquence jugée insuffisante par son organisateur, Tepeva Teissier. « Honnêtement c’est pas assez pour nous. À mon sens, il n’y a pas assez d’activités. Du coup les jeunes partent dans tous les sens, ils se retrouvent tous en ville. Un événement, c’est déjà pas mal, mais je pense au moins trois événements dans l’année, ce serait bien » , estime-t-il.
Mais, à Raiatea comme à Tahiti, les car bass ne font pas l’unanimité. Des voix s’élèvent contre les nuisances : bruit tard dans la nuit, consommation d’alcool, incivilités… Un sujet particulièrement sensible que la présidente de la Fédération Maohi de Car Audio Elvina Wong Foeng tente de désamorcer. Pour elle, la solution serait simple : disposer, ici aussi, d’un endroit adapté pour vivre pleinement de cette passion sans déranger les autres. « Les jeunes d’ici ont aussi besoin de pouvoir se relaxer, s’amuser un peu, et ça aide un peu, assure-t-elle. Mais on ne demande pas forcément d’être à vue d’oeil des gens, des habitants. Leur but ce n’est pas de déranger la population, c’est de vraiment pouvoir se faire entendre et de répondre à leurs besoins et de pouvoir les aider à trouver un site » .
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Ce samedi soir, certains sont venus faire la fête en famille dans un cadre surveillé et bien éclairé. Loin des rassemblements clandestins, à Tumaraa, la passion du son s’exprime dans un esprit communautaire. Quant aux fonds récoltés, ils serviront, assurent les organisateurs, à des actions sociales.