Projet Open Nav Pilot : une petite révolution pour les capitaines de navires

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Huit nouveaux porteurs de projets ont intégré l'incubateur Prism. Parmi eux, Maëlle Poisson. Ingénieure et capitaine de navire, elle travaille sur la commercialisation d'un kit permettant d'assembler mais aussi d'apprendre à réparer soi-même un pilote automatique. Une petite révolution dans le monde maritime.

Publié le 27/10/2021 à 13:13 - Mise à jour le 05/03/2022 à 16:50

Huit nouveaux porteurs de projets ont intégré l'incubateur Prism. Parmi eux, Maëlle Poisson. Ingénieure et capitaine de navire, elle travaille sur la commercialisation d'un kit permettant d'assembler mais aussi d'apprendre à réparer soi-même un pilote automatique. Une petite révolution dans le monde maritime.

C’est une véritable innovation pour ceux qui naviguent. Maëlle Poisson fait partie de la 6e promotion de l’incubateur de start up polynésiennes Prism. Capitaine, passionnée de navigation, elle a travaillé aux Affaires maritimes, à la direction des Ressources marines, et a même été la première capitaine de la pirogue Fa’afaite i te Ao Maohi de 2009 à 2011.

Ingénieure en management des systèmes d’information, diplômée capitaine au commerce et détentrice de l’Ocean Yacht Master et du Blue water endorsement, elle se lance aujourd’hui dans l’entrepreneuriat.

Lire aussi : Huit porteurs de projets innovants intègrent la 6e promotion de l’incubateur polynésien Prism

Maëlle a créé une communauté, Open Sails, dans le but de lancer des projets innovants dans le domaine maritime. « L’idée c’est d’essayer de développer le navire du futur. Ce sont des nouvelles technologies, de l’innovation autour du maritime. (…) Dans la communauté de projets, il y a Ma.L, un mât générateur d’énergie, les WingWhale, c’est ce qui permet de compenser la force développée par ce mât par des appendices sous-marins. Il y a le Open Nav pilote qui est un pilote qui permet de gérer tout ça et Faimano Mu. Ce sont des parcours nautiques en Polynésie. (…) On est incubés à Prism pour développer le Open Nav Pilot. C’est une formation accompagnée pour être autonome avec son pilote automatique. »

« Développer le navire du futur »

Maëlle Poisson, porteuse de projet

Pour les non initiés, un pilote automatique se place en général sur la barre et permet de tenir un cap. « Pour Open Nav pilot, on va développer 3 versions du produit : un boîtier manuel qui sera commandé par une action sur un bouton. Il y aura plusieurs boutons pour décider de la commande à donner à la barre. C’est la première version. La deuxième version va intégrer une carte qui permet d’avoir le compas magnétique et le déplacement du navire dans les 3 dimensions. Ce qui va permettre d’adapter le pilote au navire parce que chaque bateau réagit de manière différente. Pour tourner il va avoir un temps de réaction plus ou moins long. Donc le pilote sera adaptable aux paramètres du navire sur lequel il sera installé. Ça c’est ce qu’on appelle la version anticipation. Et la dernière version, c’est une commande via un téléphone portable, via le Bluetooth. Et une application dédiée sur le téléphone portable. »

Apprendre à assembler, réparer, soi-même son pilote automatique

Open Nav Pilot sera composé d’un kit de composants, de supports de cours et d’un accompagnement dématérialisé. « Tu vas apprendre à quoi sert chaque composant dans le circuit, comment il fonctionne et le code associé pour le manipuler. Dans la formation accompagnée, chaque partie du montage est expliquée à la personne pour qu’elle devienne autonome. Qu’elle puisse détecter les pannes et réparer elle-même son pilote (…) L’idée c’est de tout dématérialiser. Pour le moment on offre la possibilité à la personne d’acheter ses composants elle-même ou de se fournir un kit via Open Sails. On fournit un kit, tous les supports de cours et des vidéos pour devenir autonome. La partie accompagnement se déroulera en visioconférence. Donc dématérialisée aussi. Et la fréquence ce sera en fonction du travail de la personne. Pour le moment c’est un programme qui va durer 5 semaines avec une thématique par semaine et un travail à réaliser et une évaluation en fin de semaine », explique Maëlle.

Pour développer son projet, Maëlle a besoin de tester le pilote automatique en situation. Elle a donc fait appel à des capitaines de bateaux. Le pilote automatique Open Nav est prévu pour s’adapter sur tout types de navires, du voilier au ferry… Simon Corneglio est le capitaine du Faimanu Piti, un catamaran « made in fenua ». Et pour lui, Open Nav Pilot a un véritable intérêt économique notamment : « Le projet c’est vraiment la formation pour apprendre à construire et réparer ces Open Nav Pilot : construire, réparer et entretenir son propre autopilote. En tant que capitaine professionnel, nous on est des réparateurs à bord. La grande majorité des bateaux dans le monde sont des petits bateaux, de moins de 20 mètres. Sur ces bateaux on n’a pas de chef mécano. On doit tout faire nous même. On doit entretenir le matériel et le réparer. À l’heure actuelle je peux réparer un moteur parce que j’ai une formation pour, je peux réparer un gréement, je peux réparer du bois cassé mais je suis incapable de réparer au autopilote. Donc s’il tombe en panne, ma seule solution comme tous les capitaines dans le monde, c’est de jeter et racheter un autre. Ça coûte excessivement cher. Donc au final beaucoup se retrouvent sans autopilote. L’intérêt du projet pour moi ce serait vraiment d’avoir une formation et d’être capables de pouvoir gérer la partie électrotechnique. »

Open Nav Pilot s’appuie sur une technologie déjà existante de cartes programmables. Maëlle va développer une intelligence artificielle qui permettra de récolter les informations du navire, pour tenir une route en fonction de l’évolution de la météo. « Dans les prochaines versions, il est prévu d’intégrer une girouette connectée et des penons connectés, confie la porteuse de projet. C’est ce qu’on met sur la voile pour savoir si la voile est bien réglée. »

Les préventes de Open Nav Pilot ont été lancées sur la toile. Maëlle doit encore achever la création de ses supports de formation. Le boitier en version manuelle devrait être disponible d’ici le début de l’année prochaine.

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