Deux points étaient inscrits à l’ordre du jour de la séance de lundi :
- Présentation du bilan radiologique annuel de la Polynésie française par Patrick Bouisset, directeur du laboratoire d’étude et de suivi de l’environnement à l’institut de radioprotection de sûreté nucléaire (IRSN). Ce bilan est effectué à partir d’échantillons prélevés régulièrement dans les milieux atmosphérique, terrestre et marin de huit îles : Tahiti, Raiatea, Maupiti, Hiva Oa, Nuku Hiva, Mangareva, Tubuai et Raivavae.
En 2017, l’exposition radiologique par ingestion a été évaluée à partir de l’analyse d’une série de plateaux repas et des boissons » témoins », collectés midi et soir, durant cinq jours, à Tahiti. Les résultats des analyses menées en 2017 indiquent que les doses totales annuelles ajoutées par la radioactivité d’origine artificielle (exposition externe + inhalation + ingestion) sont comparables aux valeurs des années antérieures, représentant moins de 0,2% de l’exposition naturelle, évaluée à moins de 1,1 mSv/an (la moyenne annuelle en métropole est de 2,9 mSv).
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L‘impact de l’accident de la centrale de Fukushima en 2011 n’a pas été décelé dans l’eau de mer, ni dans l’analyse des poissons pélagiques.
Les prélèvements d’aérosols sont réalisés mensuellement à Tahiti depuis 48 ans par filtration de l’air en continu. Une nouvelle station à grand débit d’aspiration a été mise en service en début d’année 2017 et permet d’aspirer 900m3/h d’air (trois fois plus élevé que la précédente station). Le bilan 2017-2018 sera disponible en fin d’année sur le site Internet de l’IRSN.
- Présentation d’un bilan radiologique et géo-mécanique de Moruroa et Fangataufa :
Les mesures réalisées en continu et complétées par une campagne annuelle de prélèvements montrent une radioactivité d’origine artificielle stable ou en décroissance. La radioactivité d’origine naturelle est prépondérante, en dehors des sédiments du fond du lagon contenant du plutonium dans trois zones à Moruroa et une zone à Fangataufa. Cette surveillance fait l’objet d’un rapport annuel disponible sur le site Internet du ministère des Armées ;
Sous l’effet de la gravité, certains atolls polynésiens présentent des fractures bordières dans les couches de carbonates, sur la pente externe du récif. Dans certaines zones de Moruroa, ces fractures ont pu être réactivées par les vibrations engendrées par les essais souterrains réalisés de 1976 à 1996. Depuis 2018, un nouveau système rénové (TELSITE 2) permet de continuer à réaliser les mesures en surface et en profondeur.
En 2017, les mesures effectuées montrent l’absence d’évolution significative. À ce jour, l’ensemble des indicateurs classe l’activité géo-mécanique actuelle de l’atoll au niveau zéro de l’échelle des risques qui comporte quatre niveaux. Ce niveau n’a pas changé depuis 1998.