Installée dans un centre de soins de banlieue parisienne depuis 8 mois, Vahinero Teauna et 15 autres évasanés polynésiens ont dû le quitter juste avant l’application des mesures de confinement. Ils sont donc désormais logés ailleurs, où forcément, les habitudes changent : « On avait un grand salon où on se retrouvait, on pouvait discuter tous ensemble, jouer de la musique, du ukulele, de la guitare, et où les enfants pouvaient jouer. Mais depuis que je suis ici, on se rencontre avec les autre Polynésiens dans le couloir, mais il n’y a plus d’embrassade, de bise. On se dit seulement bonjour. Et les enfants restent jouer dans leur chambre » confie Vahinero.
Certains ont dû être hébergés dans un autre endroit. C’est le cas de Kainoa et son grand-père Hukieinui qui, malgré le confinement, sortent tous les jours pour les soins médicaux. « On est à la deuxième semaine, et on ne peut pas arrêter le processus. Pour ces déplacements, je demande toujours à Père Céleste de nous accompagner. Pour le reste du temps, dessins animés, jeux et dodo » nous dit le papy.
D’habitude, ces évasanés et accompagnants reçoivent de la visite de la famille si possible, sinon de bénévoles d’associations communautaires comme Titaua Pani, mais depuis le confinement, les visites sont proscrites. « Bien sûr que cela manque, autant pour moi que pour eux de ne pas se voir. De passer du temps pour un quelconque échange, un petit repas partagé, par-ci par-là… » nous dit la visiteuse bénévole A Tauturu Ia na Normandie
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Autre difficulté du confinement, c’est l’accès au lieu de prière qui est interdit. Pour les évasanés, c’est un réel manque qu’ils comptent combler dès la levée des mesures.
Dans cette période inédite, la CPS a annoncé la poursuite des prises en charge aussi bien médicales que financières, pour ce public particulièrement isolé.