Après près de 1 000 plongées dans les eaux des 5 archipels de Polynésie, les plongeurs d’Under The Pole ont prélevé plus de 4 000 échantillons de ces coraux. Parmi ces prélèvements, ils ont pu collecter dans l’archipel des Gambier un spécimen de Leptoseris hawaiiensis à 172 mètres de profondeur, soit le corail mésophotique le plus profond jamais prélevé au monde.
>> Lire aussi : Under the Pole III : 18 mois pour tout savoir sur les coraux de Polynésie française
Ces collectes sont une source d’espoir pour les scientifiques et prouveraient que les coraux de surface (atteints par les conséquences du réchauffement climatique) trouvent refuge dans les profondeurs des océans. Ainsi, on pourrait imaginer re-ensemencer les coraux de surface avec les coraux de profondeur.
> Un espoir pour sauver les coraux de surface
« Il ne sera jamais plus possible de parler des récifs coralliens sans considérer cette vie dans les profondeurs comme pouvant constituer un radeau de sauvetage pour les récifs de surface (…) Ils représentent aujourd’hui un vrai espoir pour restaurer les récifs via un apport de larves pouvant venir recoloniser la surface. Sans ces récifs profonds, les chances de survie des récifs sont très faibles face aux modifications sans précédent que subit la planète. (…) Nos connaissances suggéraient que 25% des coraux pouvaient descendre de la surface aux profondeurs et aujourd’hui, après plus de 4 000 échantillons récoltés, la tendance est complètement inversée, avec plus de 60% des espèces de surface capables de coloniser les profondeurs. Cette découverte est fondamentale et contribue à supporter l’hypothèse d’un refuge pour les coraux dans les profondeurs, où l’environnement est moins impacté qu’en surface » a expliqué Laetitia Hédouin, chercheuse CNRS au CRIOBE et experte en biologie corallienne.
L’expédition Under The Pole III va se poursuivre encore pour trois mois.