Focus sur le train de vie des élus de l’Assemblée

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Après l’éclairage dans nos journaux, lundi soir, relatif aux rémunérations des membres du gouvernement et de leurs collaborateurs, TNTV s’intéresse à présent à celles des représentants de l’Assemblée de Polynésie. Alors que le président Brotherson s’apprête à dresser le bilan de ses 100 jours à la tête du Pays, il est attendu sur une promesse de campagne : la réduction du train de vie des élus.

Publié le 23/08/2023 à 8:34 - Mise à jour le 23/08/2023 à 9:24

Après l’éclairage dans nos journaux, lundi soir, relatif aux rémunérations des membres du gouvernement et de leurs collaborateurs, TNTV s’intéresse à présent à celles des représentants de l’Assemblée de Polynésie. Alors que le président Brotherson s’apprête à dresser le bilan de ses 100 jours à la tête du Pays, il est attendu sur une promesse de campagne : la réduction du train de vie des élus.

En 2022, la troisième institution du Pays a consommé un budget de 2,4 milliards de francs.  Une enveloppe comprenant la rémunération des 57 élus. Ces derniers ne touchent toutefois pas les mêmes revenus qui dépendent de leur lieu de résidence. Pour les 37 représentants de Tahiti, cette rémunération s’élève à 675 200 francs brut mensuels.

Les 3 élus de Moorea Maiao, eux, touchent 791 820 francs brut mensuels.  Quant aux 17 représentants qui ne sont pas issus de l’archipel des Iles du vent, cette indemnité s’élève à 816 200 francs brut mensuels.  Enfin, le président de l’Assemblée touche, pour sa part, un peu plus d’un million de francs brut par mois.

A cela s’ajoute une enveloppe individuelle d’environ 570 000 francs brut mensuels pour embaucher des collaborateurs, ainsi qu’une indemnité de 40 000 francs journalière en cas de déplacement.

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Si le président du Pays souhaitait effectivement réduire de 10% le train de vie des élus, il pourrait mettre de côté 90 millions de francs par an sur le budget de Tarahoi. Mais cette somme doit-elle être prélevée sur les revenus ?   

« Voir ce qui est de l’ordre du possible »

« La réduction va toucher le budget global car je n’aime pas faire d’effet d’annonce », explique le président de l’institution, Antony Géros, « Dire : ‘vous voyez, on va réduire les indemnités de 10%’. Non. Je préfère voir ce qui est de l’ordre du possible et, ensuite, faire des propositions ».

Du côté du groupe Tapura, on estime que des économies sont réalisables concernant une partie des élus, comme l’indique Tepuaraurii Teritahii, représentante du parti autonomiste : « Pour l’île de Moorea et les autres îles, il y a une surprime de 100 à 150 millions de francs qui permet l’indemnité des représentants (…) Il y avait une discussion par rapport à cette différence et à son utilité puisque, a priori, au moins pour Moorea, c’était destiné au logement. Maintenant on sait que des élus de Moorea peuvent faire l’aller-retour dans la même journée. Là-dessus, il y a des pistes de réflexion réelles à avoir ».

« On n’est pas trop dans cette philosophie de l’économie »

En trois mois de mandature, l’opposition reste sceptique sur les économies à venir. « De ce que je vois depuis le début, on n’est pas trop dans cette philosophie de l’économie au sein de l’Assemblée puisque l’une de nos première décision prise au sein du bureau, donc par l’actuelle majorité, c’est d’augmenter la dotation affectée aux représentants pour du matériel informatique. Avant, on bénéficiait de 90 000 francs sur la mandature et c’est passé à 140 000 francs », ajoute Tepuaraurii Teritahii.

Des propos tempérés par le président de l’institution. « Il n’y a pas d’augmentation d’enveloppe. En fait, on va changer complètement de paradigme. On ne va plus donner de subvention, et ils achètent ce qu’ils veulent, mais on va doter les élus de portables. Maintenant, le portable ne coûte pas 90 000 francs mais beaucoup plus cher. J’ai donc demandé de bloquer un budget à 150 000 francs et d’essayer de voir dans cette fourchette les portables qui peuvent être mis à disposition des élus. Mais ils ne sont pas donnés aux élus. Ils sont mis à disposition avec une convention. En fin d’exercice, ils nous les restituent », précise Antony Géros.

Si le président de l’Assemblée suivait les objectifs de contraintes budgétaires fixés par Moetai Brotherson, l’institution réaliserait une économie de plus de 200 millions par an sur son budget global.

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